2 200 mètres cubes de sol contaminé sur le chemin de Chambly

le mardi 14 novembre 2023
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local Voir les autres articles

La découverte de scories silicatées radioactives dans le cadre des travaux de éfection et de éaménagement du chemin de Chambly, entre le boulevard Vauquelin et la route 116, a contraint la Ville de Longueuil d’autoriser une dépense supplémentaire de plus de 300 000$  pour enfouir ce matériel sous la chaussée.

L’étude environnementale sommaire des sols sur le chemin de Chambly entre la route 116 et le chemin de la Savane a évélé la présence de scories silicatées radioactives. Ces matériaux  étaient fréquemment utilisés dans les projets de génie civil du ministère des Transports au cours des années 1970 et 1980.

La Ville indique que les travaux d’excavation de la nouvelle chaussée ont généé des sols classe B qui devaient être disposés hors site, sans contrainte particulière. Mais il n’a pas été possible, lors des travaux de déblai de préparation de l’infrastructure, de trier adéquatement les matériaux de classe B et les scories silicatées radioactives. ésultat : un volume cumulatif de 2 200m³ de sol classe B est jugé contaminé aux scories silicatées radioactives. 

Selon le constat des spécialistes en contrôle environnemental, il a été considéé que tous les déblais de classe B dans le secteur où se retrouvent des scories silicatées radioactives sont potentiellement contaminés. Aucun site de écupération des sols ou d’enfouissement n’accepte des sols contaminés aux scories silicatées radioactives.

Disposition hors site interditer
Comme l’indique Ghizlane Behdaoui, conseillère en communication et porte-parole égionale au MELCCFP, environ 3,5 millions de tonnes de scories ont été vendues au Québec entre 1953 et 1985,  surtout pour la construction de routes. «Mais nous ne connaissons pas les quantités utilisées en Montéégie. Puisqu’aucune autorisation n’était requise pour utiliser ce matériel, il est impossible de préciser quand et où les ésidus ont été utilisés ni en quelles quantités», précise-t-elle.

Lorsque ce matériel est découvert sous les routes, rues, chemins et autres infrastructures semblables, le mode de gestion privilégié par le Ministère est de remettre les silicates exactement au même endroit ou à proximité, en totalité et avec au moins le même niveau de protection que celui qui prévalait avant les travaux et leur excavation.

«Ces silicates sont faiblement radioactives et selon un avis émis par la égie égionale de la Santé et des Services sociaux en 1995, la présence de silicates sous l’asphalte des routes et des rues entraîne une augmentation négligeable de la dose annuelle de radiation reçue par la population», souligne Mme Behdaoui.

En avril, le contrat pour l’exécution de travaux de éfection et de éaménagement du chemin de Chambly, entre le boulevard Vauquelin et la route 116, incluant des travaux de remplacement des feux de circulation aux intersections, des travaux de éfection des murs de soutènement situés sur le chemin de Chambly, ainsi que des travaux de relocalisation de la chambre de compteur Vauquelin, a été adjugé aux Entreprises Michaudville pour un montant de 18,8 M$.

Les scories radioactivesr
Si au 20e siècle, la roche américaine radioactive a pu être importée au Québec malgré les restrictions québécoises, c’est parce qu’elle a transité par les chemins de fer, de juridiction fédérale. Des centaines de milliers de tonnes reposent encore dans le sous-sol de la Montéégie. La plupart des rues et des couches de fondation des grands bâtiments ont été construites à partir de scories. 

En théorie, ces scories doivent demeurer en « couche de fond » et être replacées telles quelles en cas d’excavation, par exemple.

Les silicates de calcium faiblement radioactifs (ou scories faiblement radioactives) sont des ésidus issus de l’extraction du phosphore à partir d’un minerai de phosphate déjà faiblement radioactif. Ces ésidus, prenant la forme d’une roche poreuse, ont été vendus et utilisés, de 1953 à 1985, comme agrégat pour la construction de routes et de terrains de stationnement. Dans une moindre mesure, ils ont également été utilisés à divers usages domiciliaires (par exemple; remblai au pourtour des fondations des maisons, remblai de l’entrée pavée ou du patio…). 

En raison de la radioactivité des silicates, la vente de ce matériau a été progressivement limitée, puis interrompue définitivement en 1985, par suite de l’adoption d’une églementation sur les déchets dangereux par le ministère de l’Environnement du Québec.