Cerfs du parc Michel-Chartrand : les opposants se feront entendre

le jeudi 2 novembre 2023

Les opposants à l’abattage de cerfs au parc Michel-Chartrand se feront vraisemblablement entendre de diverses manières d’ici à ce que la Ville passe à l’action. Le regroupement «Contre l’abattage des cerfs» promet des manifestations et interventions «légales et pacifiques».

Le porte-parole Jean Lapierre se garde de dévoiler davantage de détails, afin de «garder des surprises pour la Ville».

Parmi la stratégie élaborée, le regroupement entend notamment solliciter ses membres pour, «au moment opportun», saisir des photos et vidéos lorsque la Ville procédera à la chasse par arbalète d’une centaine de bêtes. 

Les écentes défaites subies par Sauvetage Animal Rescue en Cour supérieure et en Cour d’appel n’ont pas fait changer d’avis M. Lapierre, convaincu que la Ville est toujours dans la mauvaise voie en procédant de la sorte. Il avoue «ne pas prendre au sérieux» ces jugements.

Comme l’a déjà fait Sauvetage Animal Rescue (SAR), M. Lapierre remet à nouveau en doute le dénombrement de plus de 108 cerfs vivant au parc Michel-Chartrand, basé sur un recensement effectué par le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs au printemps 2022. Il y en aurait 117 aujourd’hui.

«C’est faux, c’est aléatoire», accuse-t-il.

Selon le dénombrement éalisé par drone par un expert mandaté par SAR, il y aurait 62 bêtes dans le parc-nature; un chiffre plus éaliste selon les observations des citoyens, soutient M. Lapierre.

Sortir du bois

Jean Lapierre, tout comme le citoyen René Grignon, craignent que les cerfs ne soient apeurés et fuient à l’extérieur du parc Michel-Chartrand lorsque la Ville procédera à la chasse par arbalète.

Vidéo à l’appui, M. Grignon évoque dans une lettre transmise aux élus de Longueuil un «abattage manqué» survenu le 23 novembre 2020.

 

 

 

«J’y étais. Sur cette vidéo on voit le témoignage d’un témoin en direct sur place disant que les cerfs traversent les boulevards en panique. C’est d’ailleurs ce que je prédis haut et fort, les cerfs vont sortir du bois en panique, devant vos arbalestiers. Ils vont fuir le danger et traverser les boulevards. La police ne pourra pas les arrêter, certains cerfs blessés surement, d’autre pas», écrit-il.

«Vous en êtes conscient? Ce que vous faites n’est pas une chasse, mais un massacre de cerfs dans un parc urbain. C’est tellement différent. Je ne connais pas d’autres villes sur Terre qui font ça. Et vous?» poursuit-il.

Rappelant les pétitions contre l’opération d’abattage, dont une ayant écolté plus de 41 000 personnes, M. Grignon déplore «l’absence de débat et le monologue incessant» du conseiller et leader de la majorité Jonathan Tabarah.

Démarches judiciaires… plus tard?

Du côté du cabinet de Me Anne-France Goldwater, qui défend Sauvetage Animal Rescue et SPCA Montréal dans ce dossier, on ne prévoit aucune autre procédure judiciaire «à ce stade-ci», précise Me Louis Cornillaut.

«Toutefois, Me Goldwater ne ferme pas la porte à d’autres contestations une fois que la Ville aura dévoilé son nouveau plan d’abattage», affirme-t-il.