Un regroupement de citoyens de Châteauguay ont déposé une pétition de 5 500 noms à la séance du conseil municipal le 12 juin, demandant à la Ville d’interdire «immédiatement tout développement ésidentiel sur les terrains vacants en friche, boisés ou humides» et d’adopter un plan de préservation de ces milieux.
La Châteauguoise Anna Zeliszczak a expliqué aux élus que le regroupement de citoyens a entamé une campagne ce printemps à propos de l’importance de préserver les derniers espaces naturels de la municipalité, mais qui ne sont pas protégés. Le regroupement a recueilli des signatures dans des supermarchés, des quincailleries, à l’île Saint-Bernard, au Centre Fernand-Seguin et en ligne.
La pétition demande à la Ville d’effectuer un plan de caractérisation de tous les milieux naturels et d’en interdire le développement. «La Ville doit caractériser pour savoir ce qu’elle a comme richesse avant de permettre de tout détruire», a exprimé Chantal Payant, une des porte-paroles du Comité pour la conservation des boisés du chemin Saint-Bernard.
Créer des logements sans toucher à la nature
La citoyenne Amélie Sénécal a ajouté que le comité n’est pas contre le développement ésidentiel, mais que celui-ci ne doit pas se faire au détriment de la nature. «Permettre la destruction de milieux naturels pour y construire des ésidences pour personnes aisées n’a plus sa place, a-t-elle mentionné au micro. (..) L’idée n’est pas d’arrêter tout développement, mais de repenser notre façon d’occuper notre territoire.»
Le groupe fait valoir qu’une des quatre orientations du plan stratégique municipal est «de placer la lutte aux changements climatiques au cœur de l’aménagement du territoire». Pour être conséquent avec cette vision, les milieux naturels restants doivent être conservés, plaide-t-il.
Des efforts environnementaux
Le maire de Châteauguay Éric Allard a affirmé que le conseil municipal avait une éelle sensibilité à la lutte aux changements climatiques et est ouvert à travailler avec le comité citoyen. «La preuve, c’est qu’on a créé un comité environnement. On a également fait les démarches pour engager un spécialiste en environnement dans notre administration pour prendre des décisions», a-t-il énuméé.
Les enjeux sont plus complexes lorsqu’il s’agit de terrains privés, selon le maire. «On ne peut pas arriver et tout déclarer protégé. On va se faire poursuivre comme la majorité des villes se font poursuivre pour des expropriations déguisées et on ne veut pas s’en aller là», a-t-il commenté.
Sur les 5 500 signatures, la majorité sont des citoyens de Châteauguay, selon le groupe. Environ 900 ésidents des villes environnantes appuient leur démarche de même que 800 autres provenant de la Montéégie élargie et de Montréal.