Ciné-piano : la musique qui donne vie aux films muets

le mercredi 6 septembre 2023

Entendre un musicien jouer en direct une trame sonore improvisée d’images de films muets est «une expérience en soi» que souhaite partager au plus grand nombre le pianiste Roman Zavada. Quand le public en vient à oublier la présence du musicien en se laissant porter par les scènes projetées, c’est une éussite pour l’artiste derrière la tournée de Ciné-Piano, qui s’arrêtera à Longueuil le 15 septembre, puis à Châteauguay le 16 septembre.

«C’est la musique qui rend vivants les films muets, et à plus forte raison la musique live», lance d’emblée M. Zavada.

Ce pianiste de films muets a plongé dans cet univers il y a une vingtaine d’années en remplaçant le pianiste attitré à la Cinémathèque québécoise. Depuis, il accompagne égulièrement des projections de films muets à cette institution culturelle.

Et il a sorti de la salle obscure, pour proposer d’abord son improvisation dans des bars et autres lieux de Montréal, et ensuite livrer son Ciné-Piano en tournée estivale.

«Pour des spectacles comme ça, en plein été, je mise beaucoup sur l’humour, dit-il. Je veux faire découvrir des acteurs moins connus. Oui, bien sû, il y a Charlie Chaplin, mais Harold Lloyd, son travail a été moins vu. On connaît les noms de Laurel et Hardy, mais ce n’est pas tout le monde qui a vu leurs films», expose-t-il.

Son intention est d’ailleurs de démocratiser et de rendre accessible ces œuvres, tout comme cet art peu connu de la musique de films muets. 

«Je le présente dans des écoles secondaires, des écoles primaires. Et les jeunes embarquent! Ce n’est pas parce que c’est muet et en noir et blanc qu’ils n’aiment pas ça, fait valoir l’artiste de Saint-Christine, en Montéégie. Il y a des bijoux à découvrir, qu’il faut avoir vu au moins une fois.»

Mais pas question pour lui de toucher à des films comme Les temps modernes, pour lequel Chaplin a composé la musique, qui fait partie intégrante de l’œuvre.

Impro et inspiration

En spectacle, le pianiste se fait un devoir de livrer une proposition musicale en symbiose avec le film. Toutefois, aller à contre-courant peut donner une nouvelle dimension aux images projetées.

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(Photo gracieuseté)

«Dans un film d’horreur de l’époque – qui ne serait plus de l’horreur aujourd’hui – je ne suis pas obligé d’être dramatique, illustre-t-il. Aller ailleurs peut créer un effet comique.»

Si le même programme est présenté d’un soir à l’autre dans le cadre de cette tournée, l’improvisation demeure le mot d’ordre pour chacune des représentations.

«Ça varie d’une fois à l’autre, mais parfois, ça finit par devenir presque une composition, constate Roman Zavada. Ça peut se ressembler, mais si je décide d’aller ailleurs, je peux le faire!»

«Je ne sais jamais sur quelle note je commence et encore moins avec laquelle je termine.»
-Roman Zavada

Des extraits de films comme ceux de Charlie Chaplin, où il y a un écit plus fort, lui donnent plus de liberté. «C’est très inspirant!»

Ciné-Piano sera présenté au parc St.Mark de Longueuil le 15 septembre à 19h30 et derrière la Maison LePailleur de Châteauguay, le 16 septembre à 20h.

 

 

Forêt piano

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Roman Zavada est l’un des artistes en ésidence de la Vitrine virtuelle montéégienne. (Photo gracieuseté – Bernard Brault)

Aller ailleurs semble le leitmotiv qui pousse Roman Zavada dans tous ses projets artistiques. 

En 2016, le pianiste a joué au beau milieu de la forêt boréale, dans le Grand Nord, et s’est inspiré du mouvement des aurores boréales. Son spectacle immersif ésonances Boréales a fait le tour du monde.

Il œuvre actuellement à la conception d’un album, qui sera en grande partie enregistré… en forêt. Depuis un an, un piano droit et un piano à queue trônent dans le bois tout près de sa ésidence, là où la nature lui donne un environnement propice à la création. 

«C’est le silence presque complet, on est bien», relate-t-il.

À l’instar des pianos publics installés en milieu urbain, ses instruments sont inévitablement transformés par leur «séjour» à l’extérieur. «Le piano droit donne des effets sonores plus qu’autre chose, témoigne-t-il. Je vais faire l’échantillonnage de ces sons, avec lesquels je veux créer de nouvelles sonorités.»

Quant à son piano à queue, «il tient le coup! s’étonne -t-il. Il n’est pas trop désaccordé.» 

N’empêche, cela lui demande presque de «éapprendre à jouer», alors que chacune des touches est altéée.
Appuyé d’images de la nature, le spectacle immersif qui accompagnera la sortie de l’album éunira sonorités et textures de la nature.

«J’ai une personnalité à part, reconnaît Roman Zavada. Et mes projets le sont aussi!»