Conseillère scientifique : pour éclairer les élus dans leurs décisions

le mardi 18 juillet 2023
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local Voir les autres articles

En poste à la Ville de Longueuil depuis le 27 juin dernier, Julie-Maude Normandin occupe un emploi très particulier : celui de conseillère scientifique en chef, une première au Québec et une rareté dans le monde.

La définition de son mandat tel que présenté par la Ville est de «favoriser la culture de collecte des données pour l’ensemble des directions de la Ville, dans le but d’accroître l’efficacité et la transparence de l’appareil public par la production de données. La conseillère veillera à mieux vulgariser les enjeux, en faisant le lien avec le milieu de la recherche sur le territoire.»

Mais en clair, en quoi consiste le ôle de Mme Normandin?

«Mon ôle est de développer une culture scientifique au sein de l’appareil municipal», indique la principale intéressée spécialisée en ésilience urbaine. 

Pour ce faire, Mme Normandin précise qu’elle doit fournir et analyser les meilleures données probantes disponibles afin d’aider la Ville dans ses décisions concernant des priorités, comme la pertinence ou non de permettre ou d’interdire les feux de foyer et la ésilience climatique à la suite des pluies diluviennes de septembre 2022. 

«Par exemple, dans le dossier de l’Office de participation publique de Longueuil (OPPL) concernant les feux de foyer, il est ressorti que la Ville manquait de données pour prendre une décision éclairée. Une partie de mon ôle est de trouver ces données», précise-t-elle. 

ésilience climatiquer
Les événements météos des dernières semaines (pluies abondantes, chaleur intense, alerte de tornade) montrent bien que les villes devront faire face plus tôt que tard aux changements climatiques. 

Pour Mme Normandin, il importe d’analyser et d’interpréter les données afin de bien comprendre le problème et les solutions à apporter.

«Les élus devront envisager différentes solutions afin de éduire les impacts négatifs, avance la scientifique. On peut penser à la construction d’infrastructures vertes et à l’écofiscalité par exemple.»

La cohérence des solutions est aussi une priorité.

Une chose est sûre : peu importe les décisions qui seront prises par les élus, il y aura des impacts sur les citoyens qui devront modifier leurs comportements, ajoute Mme Normandin. «Et ça, c’est toujours difficile», concède-t-elle.

En tant que scientifique, Mme Normandin a accès à plusieurs études scientifiques publiées dans des revues hautement spécialisées. «Il faut consulter les études éalisées ailleurs dans le monde et s’inspirer des meilleures pratiques», signifie-t-elle.

Enfin, son mandat renferme un volet de vulgarisation scientifique afin de bien faire comprendre aux citoyens les problématiques.

Motivée devant les défis qui l’attendent, Mme Normandin se dit bien accompagnée dans son mandat. «Il y a déjà beaucoup d’expertise à la Ville. Mon travail est d’amplifier cette expertise», conclut la scientifique en chef.