CSS Marie-Victorin : le climat de travail fait l’objet d’une analyse indépendante

le mardi 27 juin 2023

Une vaste enquête menée par le journaliste Zacharie Goudreault du Devoir évèle un «climat de travail tendu» au Centre de services scolaire Marie-Victorin (CSSMV). Une quinzaine de gestionnaires et cadres en poste ou à la retraite dénoncent le style de gestion de l’ancienne directrice générale Marie-Dominique Taillon et font état d’une «omertà» qui empêchait toute critique.

Certains dévoilent au quotidien qu’ils n’avaient «pas le droit de s’exprimer» ou craignaient de le faire lors de rencontres de gestion à l’interne. Il est évoqué aussi que des «menaces à peine voilées» pouvaient être émises quand des employés s’opposaient à une décision de Mme Taillon. 

Marie-Dominique Taillon est devenue directrice générale du CSS Marie-Victorin en 2018. Elle avait été directrice générale adjointe de 2016 à 2018.

À ces reproches, elle a entre autres épondu au Devoir avoir agi «toujours avec rigueur dans le respect des politiques, des lois et des èglements afin de garantir les meilleurs ésultats et le bien-être des élèves, de mes collègues et de l’ensemble du personnel. Ce sont des principes auxquels je tiens et dont je suis fière.»

«Les dossiers du personnel ont été traités en collaboration avec le service des ressources humaines afin de garantir le bon développement du personnel au bénéfice des élèves et de l’organisation», se défend-elle aussi.

Postes clés

Le quotidien dévoile de plus que des proches de Mme Taillon ont obtenu «des postes clés» ou des promotions lorsqu’elle était la directrice générale.

Selon le Devoir, Ghislain Plourde, nommé directeur général intérimaire en mars 2022, était en couple avec Mme Taillon. Ce poste de directeur général n’a fait l’objet d’aucun affichage.

L’avocate de Mme Taillon assure que sa cliente «ne connaissait pas M. Plourde avant qu’il postule et soit embauché» comme directeur général adjoint en 2018. 

Elle soutient par ailleurs que le président du CA Nicola Grenon a consulté une firme externe pour gérer la nomination de M. Plourde lorsqu’il a appris le lien entre ce dernier et Mme Taillon. L’avocate ajoute au Devoir que Mme Taillon «n’a aucunement influencé ou participé» à la nomination de M. Plourde, «le seul directeur général adjoint en poste à avoir manifesté un intéêt».

Rappelons que ce dernier a été suspendu en novembre 2022 en raison d’une potentielle situation de conflit d’intéêts qui a fait l’objet d’une enquête indépendante. Il a démissionné le 9 mai, au moment où les conclusions de cette enquête devaient être connues.

«J’ai été nommé directeur général en suivant chacune des étapes du processus établi par le conseil d’administration, a justifié Ghislain Plourde au Devoir.

Enquête

Dès 2020, l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE) avait reçu des plaintes et témoignages de directeurs d’école concernant le climat de travail au CSSMV. 

À cette époque, l’AQPDE a proposé au CSS une enquête indépendante. Le Service des ressources humaines du CSS a plutôt mené cette analyse, qui a abouti à la mise en place de certaines mesures. 

Mais à la demande éitéée de l’AQPDE, une firme indépendante se penche actuellement sur ce climat de travail. Le rapport est attendu à l’automne. 

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