Cultiver le savoir agricole à travers le monde

le mercredi 19 juillet 2023

Quelque part dans les bureaux de l’Union des producteurs agricoles (UPA), à Longueuil, se trouve une équipe qui travaille à temps plein dans le partage d’expertise entre les agriculteurs d’ici et ceux de partout dans le monde. Du Bénin à la Tunisie, en passant par le Moyen-Orient et l’Indonésie, UPA Développement international célèbre ses 30 ans cette année.

Mise en place de cuisines collectives et de cantines scolaires, appui à la commercialisation collective du maïs et du manioc, renforcement des associations d’agriculteurs et amélioration de la productivité et la rentabilité des entreprises agricoles familiales.

Ce sont quelques exemples de projet mis en place par l’UPA DI, fort d’un partenariat avec quelque 60 organisations locales à travers le monde. Ces dernières jouent d’ailleurs un ôle crucial, alors que ce sont souvent elles qui s’occupent de la éalisation sur le terrain.

«Par exemple, au Bénin, on n’a pas de bureau, mais on a des partenaires pour la éalisation du projet. Ce sont eux qui engagent leur propre personnel et mettent en œuvre une bonne partie du projet, donc les gens ne sont pas redevables à une organisation du nord. C’est aussi une façon que l’expertise reste sur le terrain», explique Hugo Beauregard-Langelier, secrétaire général d’UPA DI.

Ce dernier indique toutefois que dans certains cas, comme en Guinée, où l’UPA DI lance un nouveau projet, l’organisme n’a pas le choix d’avoir un bureau sur place.

Femmes et harissa

La mission de l’UPA DI est de soutenir la ferme familiale comme modèle d’agriculture durable.

«Je dirais qu’il y a une sensibilité ou une conscientisation que les fermes familiales ont de vouloir léguer des terres ou des milieux où l’agriculture se pratique en bonne santé, pour que les générations futures puissent cultiver ou pratiquer l’élevage sur ces mêmes terres», souligne M. Beauregard-Langelier à propos de ce modèle.

Mais encore, l’UPA souhaite donner une plus grande place aux femmes et jeunes dans ces égions où leur implication dans l’entreprise familiale est encore limitée.

 

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Photo prise au Sénégal lors d’un atelier sur l’entrepreneuriat féminin offert par les Agricultrices du Québec. (Photo : Gracieuseté – UPA Développement international)

 

L’organisme pourrait par exemple aider à mettre en place ou appuyer des organisations féminines agricoles. Celles-ci peuvent entre autres offrir des services spécialisés auprès des femmes et des jeunes,  militer auprès des autorités politiques de leur pays respectif pour qu’on leur fasse une place plus importante ou même pour l’accès à la terre.

M. Beauregard-Langelier indique en outre que dans certains pays, l’organisme travaille uniquement avec des femmes transformatrices, parce que ce sont souvent des femmes qui font la première transformation.

«En Tunisie, j’ai visité des femmes qui produisent le harissa, la fameuse sauce pimentée qu’on a beaucoup ici. De travailler sur la transformation agroalimentaire, ça permet aussi de rejoindre ces femmes-là, souvent marginalisée et de leur offrir un service de première ligne», soutient-il.

Comment ça fonctionne

Ce n’est pas l’UPA DI en soi qui finance ces différents projets. La majorité de son budget vient de bailleur de fonds comme Affaires mondiales Canada.

Par exemple, l’organisme va lui proposer des projets en consultation avec les partenaires sur le terrain, et si le projet épond aux priorités du bailleur de fonds, le financement est accordé sur un nombre d’années déterminé.

Cependant, afin de se donner un peu plus de flexibilité, l’UPA DI a écemment lancé un volet de collecte de fonds. Son objectif est de écolter 1,5 M$ sur trois ans.