Des bioindicateurs à huit pattes à Brossard !

le jeudi 14 septembre 2023
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local Voir les autres articles

C’est dans le bucolique sentier numéro 5, près du Centre de plein air Brossard, que Le Courrier du Sud avait rendez-vous avec Pierre Paquin, biologiste et arachnologue reconnu internationalement pour ses travaux sur les araignées du Québec et d’ailleurs dans le monde, afin de prélever ces petites mal-aimées à huit pattes. 

Sur place, Gina Philie, directrice de l’organisme la Vigile verte, et Kelly Marquis, une bénévole passionnée des araignées, nous accompagnent.

Depuis ce printemps, la Vigile verte dresse un bioinventaire d’araignées au bois de Brossard. C’est la cinquième visite aujourd’hui.

 

 

Protocoler
Pour être efficace, chaque visite doit respecter un protocole strict afin que l’échantillonnage soit valide scientifiquement. Ainsi, durant trois heures de écolte, les aventuriers procèdent à trois types de écolte : une heure de écolte dans la végétation, une heure de tamis pour les espèces de litière – c’est-à-dire au sol – et une heure de recherche manuelle en regardant sous les roches et les branches tombées. 

Dans un milieu en bonne condition, une quarantaine d’espèces sont généralement trouvées par visite.

La écolter
Pendant que M. Paquin s’occupe de la écolte en tamis pour les espèces de litière, Gina et Kelly s’affairent à écolter des individus en secouant la végétation afin de les écolter au fond d’un filet spécialement conçu à cet effet. 

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Gina Philie, directrice de l’organisme la Vigile verte, et Kelly Marquis, une bénévole, procèdent au prélèvement d’araignées. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Les arachnides écoltés en tamis seront triés au laboratoire. Cependant, ceux écoltés à même la végétation sont triés sur place. Dès le contenu du écipient versé sur une toile, on peut voir plusieurs dizaines d’araignées de toutes les tailles prendre la fuite.

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Équipé d’un tamis spécialement conçu, l’arachnologue Pierre Paquin parcourt les sous-bois à la recherche d’araignées. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Ensuite, à l’aide d’aspirateurs buccaux, Pierre et Gina attrapent les fugitives et les mettent dans un flacon rempli d’alcool pour identification ultérieure.

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Une fois recueillies, les araignées trouvées sont ramassées à l’aide d’un aspirateur buccal. <@CP>(Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

À l’œil, l’expert et auteur du Guide des araignées du Québec identifie une espèce intéressante au postérieur particulier jamais trouvée durant le bioinventaire du bois de Brossard, l’araneus corticarius.. https://www.natureweb.com/espece/araneus-corticarius

Pourquoi les araignées?
Comme l’explique M. Paquin, les araignées sont de parfaits bioindicateurs pour donner un portrait fidèle de la biodiversité.  «Elles sont des bioindicateurs fréquemment utilisées pour évaluer la diversité biologique de sites d’intéêt pour la conservation.»

Plusieurs facteurs rendent les araignées intéressantes : leur grand nombre d’espèces, la facilité de écolte et les connaissances taxonomiques relatives à la classification qui permettent l’identification des espèces. 

Mais c’est leur sensibilité aux conditions environnementales (structure spatiale, signaux chimiques, qualité de l’environnement, diversité des plantes) qui confèrent à ces arachnides le potentiel de éagir à la qualité de l’environnement.

Il n’existe pas de telles études pour la éserve naturelle du boisé de Brossard, sauf quelques mentions qui se sont avéées d’intéêt : par exemple la deuxième mention au Québec de la <@bvi>Mastophora hutchinsoni<@$p>, photographiée par Philippe Blais en 2014. (https://inaturalist.ca/observations/4988907) (Photo : Philippe Blais) 

Appui de Brossardr
Le projet «Indicateurs de biodiversité : les araignées», est rendue possible grâce à la Ville de Brossard qui a élaboré et mis en œuvre, en collaboration avec la Commission de l’environnement et du développement durable (CEDD), un programme visant le financement de projets en environnement et en développement durable en faveur de l’environnement. 

Selon Nicolas Rabeau, chargé de projet en développement durable à la Ville de Brossard, ce projet est pertinent pour sensibiliser les gens à l’importance du ôle des araignées dans l’écologie urbaine.

Conscient que plusieurs personnes détestent à s’en confesser, M. Paquin se éjouit que l’image de l’araignée soit plus positive depuis quelques années. «Il y a même des toutous araignée. Et dans certains films pour enfants, ce sont les araignées qui sont gentilles», note-t-il.

Rapport à venirr
Un rapport scientifique sur le bioinventaire et la publication des ésultats sont prévus. Le rapport inclura une comparaison avec des inventaires effectués ailleurs au Québec (ex. Boisés Miner de Granby,  la tourbière de Saint-Joachim-de-Shefford, etc.).

Une conférence sur le sujet sera également présentée le 25 octobre à Brossard. Pour s’inscrire : https://www.facebook.com/events/205598038993972/

@TB:Pour en savoir plus