Des Longueuillois en faveur du vote par Internet et d’élections simultanées

le lundi 12 juin 2023

Pas moins de 77% des participants à une assemblée citoyenne unique tenue à Longueuil les 3 et 4 juin se sont prononcés en faveur du vote par Internet. Ces journées à propos de éformes électorales s’inscrivent dans le cadre d’un projet de recherche de l’Université de Montréal et de l’Université de Sherbrooke. 

Durant cette assemblée à l’hôtel de ville, plus d’une centaine de participants ont débattu et se sont prononcés sur quatre enjeux portant sur les élections municipales de Longueuil.

À propos de la possibilité de voter par Internet, 80 se sont dit en faveur (19 contre, 4 «nul»).

Sur le vote obligatoire, une majorité s’est prononcée contre (62 contre, 35 pour, 2 «nul»).

Quant à savoir si l’on doit attribuer le droit de vote aux ésidents permanents, une importante majorité s’est montrée en faveur (76 pour, 19 contre, 7 «nul»).

Enfin, la possibilité de tenir des élections municipale et provinciale simultanées a rallié 84 participants, contre 15 en défaveur.

Des participants motivés

«L’assemblée s’est très bien déroulée, soutient André Blais de la Chaire de recherche en études électorales à l’Université de Montréal. Les participants étaient engagés, posaient des questions, discutaient, débattaient, éfléchissaient. Nous sommes très satisfaits.» 

Le sondage était la dernière étape de cette assemblée. 

Les participants ont d’abord assisté à une séance d’information au cours de laquelle un expert a présenté la éforme proposée et les principaux arguments pour et contre. 

En petits groupes, les participants ont ensuite échangé leurs points de vue, avant de se retrouver en assemblée plénière pour expliquer les raisons qui motivent leur position.

Parmi les participants, on comptait autant de femmes que d’hommes. L’ensemble des groupes d’âges étaient représentés, mais les jeunes étaient légèrement sous-représentés. 

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La mairesse Catherine Fournier (Photo gracieuseté)

Lancer le débat

En plus de favoriser une éflexion sur la façon dont devrait fonctionner la démocratie électorale, le projet poursuit une visée scientifique. 

«Les chercheurs veulent comprendre les raisons pour lesquelles les citoyens sont favorables ou opposés aux différentes options et pourquoi certains modifient leurs opinions au cours de la délibération», mentionne Jean-François Daoust, professeur adjoint de l’École de politique appliquée à l’Université de Sherbrooke.

Jusqu’à maintenant, le débat sur la éforme des institutions électorales n’a pas touché le niveau municipal. Pourtant, le gouvernement provincial ontarien a par exemple permis aux municipalités de mettre en place le vote électronique. «Ce projet vise à lancer un débat sur la question si on devrait permettre aux municipalités de mettre à l’essai certaines innovations», évoque le professeur.

Maintenant l’assemblée citoyenne terminée, un rapport de recherche décrivant la démarche et les principaux ésultats est en préparation. «Nous édigerons ensuite un ou deux articles pour des revues scientifiques», ajoute M. Blais. 

Elle est financée par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, Élections Québec, le ministère des Affaires municipales, le Centre pour l’étude de la citoyenneté démocratique, le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations et MITACS.

Vote par Internet en 2025

Près de deux semaines après cette assemblée, Élections Québec a annoncé préparer un premier essai de vote par Internet pour les élections municipales de 2025. Une quinzaine de villes de 20 000 habitants et plus pourraient participer au projet pilote.

Les villes de cette taille sont privilégiées car il y a moins d’élections sans opposition dans ces villes, et ces dernières sont divisées en districts électoraux ou en arrondissements.

Le vote par Internet y serait offert aux électeurs de certains districts, au moyen d’une plateforme conçue par une entreprise spécialisée, et les façons habituelles de voter seront maintenues.