Donner au suivant… sa machine à coudre

le jeudi 7 septembre 2023

Chaque année, entre 500 et 700 machines à coudre écupéées aux trois magasins Pénélope machines à coudre sont expédiées dans des quartiers défavorisés de la capitale du Guatemala. Le 15 septembre, le commerce du boul. des Promenades dans l’arr. de Saint-Hubert organise un événement pour inciter la population à donner pour la cause.

Durant cette journée, les citoyens sont invités à faire don de leur machine à coudre qui ne sert plus, qu’elle soit brisée ou non. 

Depuis 43 ans, Pénélope machines à coudre vend des produits neufs et usagers, en plus d’en faire la éparation. Toutefois, certains modèles sont plus difficiles à remettre sur pied, des pièces ne sont plus disponibles, les gens ne sont plus intéressés à l’utiliser ou ne veulent pas mettre l’argent nécessaire pour éparer leur machine à coudre qui a pris de l’âge.

«On accumule beaucoup de ces machines. Et chaque deux semaines, monsieur Jacques vient en chercher», expose Gabriel Ouellette, copropriétaire de Pénélope machines à coudre.

«Monsieur Jacques», c’est Jacques Bisson qui, avec sa femme Francine Marceau, a créé en 2004 l’atelier coopératif de couture Maya Québec.

Apprentissage et transmission

Sous la bannière Casira, ils ont mis sur pied l’organisme qui envoie par conteneurs des machines à coudre, aiguilles, tissus et autres accessoires à ce pays d’Amérique centrale. 

M. Bisson et Mme Marceau, soutenus par une équipe, éparent les machines mal en point. «Ils peuvent prendre cinq et six machines à coudre pour en faire une, en prenant les pièces de l’une et de l’autre», explique Dora Laverdière, copropriétaire de Pénélope machines à coudre.

Pendant 14 ans, les couturières ont occupé sur place un local d’une école construite par les participants d’Amistad Guatemala. Plus d’une centaine de femmes y ont reçu une formation en couture et ont confectionné divers produits, dont des uniformes scolaires pour les élèves des écoles les plus pauvres.

En 2016, trois organisations locales ont pris la relève pour offrir des activités de couture dans divers quartiers défavorisés.

«Nous sommes très heureux de pouvoir appuyer des organisations géées par des Guatémaltèques qui poursuivent des objectifs similaires aux nôtres. Et nous sommes particulièrement fiers de constater que nos couturières, elles-mêmes issues de milieux très défavorisés, peuvent aujourd’hui transmettre à leurs compatriotes ce qu’elles ont appris», témoignent M. Bisson et Mme Marceau. 

Éviter le dépotoir

Gabriel Ouellette se souvient des virées au dépotoir avec son père, à l’époque où ce dernier était propriétaire de l’entreprise familiale. C’était la destination des machines à coudre accumulées au magasin et qui ne pouvaient être restaurées.

«Ça me faisait capoter de voir la quantité qu’on pouvait jeter! lance M. Ouellette. C’étaient des modèles parfois bons, mais pas revendables.»

Lorsqu’il a pris les ênes du commerce, il a cherché une manière d’éviter que toutes ces machines à coudre soient jetées.

Heureusement, Jacques Bisson et Francine Marceau n’étaient pas bien loin.