Erreur de parcours: Un élève marche jusque chez ses grands-parents

le vendredi 8 septembre 2023

Anthony, 16 ans, a vécu une rentrée scolaire dans une classe adaptée d’un nouvel établissement le 31 août, soit l’école Arthur-Pigeon à Huntingdon. À la fin des classes, il est revenu chez sa mamie, à Salaberry-de-Valleyfield, à la marche à la suite d’une erreur du parcours de l’autobus dans lequel il prenait place.

«On a commencé à angoisser, explique la mamie, Sylvie Lepage, ne voyant pas son petit-fils rentrer chez elle. On l’a vu arriver au coin des rues Saint-Louis et Cossette.» Comment se sentait Anthony, atteint du trouble du spectre de l’autisme, lorsqu’il a aperçu ses grands-parents? «Il était stressé comme ça ne se peut pas. C’est un enfant stressé et angoissé quand ses habitudes sont changées», spécifie Mme Lepage. 

Une maman, dont le fils se trouvait également à bord de l’autobus, a vécu un mauvais moment. La femme, à la tête d’une famille d’accueil, désire garder l’anonymat afin de préserver l’identité des enfants à sa charge. Vers 18 h, le 31 août, la mère dit avoir reçu un appel d’une automobiliste lui demandant de venir chercher son fils, sur la rue Jacques-Cartier. Selon nos informations, le conducteur aurait arrêté l’autobus avant d’en faire descendre les enfants. «La police y était. C’était la grosse panique», indique-t-elle. À son arrivée sur les lieux, son fils atteint du trouble du spectre de l’autisme criait et pleurait. La maman a pris le temps de remercier «la gentille dame». «Je remercie l’ange qui m’a contactée. Elle a joint presque tous les parents sauf un», souligne-t-elle.

Non-respect de l’horaire et des arrêts

Depuis la rentrée des classes, le 31 août, l’autobus du parcours 61 peine à respecter l’horaire et les arrêts. La mamie fait mention d’un retard de 50 minutes le matin du 5 septembre. La maman spécifie que son fils a parcouru trois coins de rue avant d’arriver chez lui le 6 septembre. «Le fait de faire descendre mon fils au mauvais endroit ce soir [mercredi] et qu’il a dû retrouver son chemin me évolte et me fais me questionner sur la formation que les chauffeurs reçoivent et du sérieux de la compagnie d’autobus», s’indigne-t-elle. «Normalement quand les enfants embarquent, c’est le chauffeur qui est responsable. Qu’il les laisse débarquer n’importe tout, c’est un gros manque», mentionne Mme Lepage.

éaction de l’école Arthur-Pigeon

Le 1er septembre, la direction de l’école Arthur-Pigeon a éagi à l’incident via l’envoi d’une lettre aux parents, dont le Journal Saint-François a obtenu copie. L’établissement mentionne que «le conducteur, nouvellement attitré au parcours 61, a dévié de son itinéraire.

Tentant de reprendre son parcours, des élèves auraient vigoureusement manifesté leur mécontentement et certains ont appelé les policiers qui se sont déplacés sur les lieux.» Camille Savoie, porte-parole à la Sûreté du Québec confirme au Journal avoir épondu à un appel pour cet événement. Aucun élément criminel n’était en cause. 

Dans la lettre, l’école mentionne que «différents suivis ont été complétés [à] ce jour auprès des personnes concernées • parents, transporteur et policiers». Selon les informations obtenues, «le conducteur d’autobus aurait maintenu un comportement conforme aux encadrements du CSSVT» [Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands].

«Avant d’envoyer sa lettre, jamais le Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands ne nous a jamais contactés pour avoir notre version. Pourtant, c’est ce qu’elle indique dans la lettre», affirme la maman. L’école invite les parents à parler des consignes de sécurité dans les autobus avec leurs enfants avant d’ajouter avoir «mis en place différentes actions pour accompagner les élèves impliqués dans cet incident.»

Le Journal Saint-François a tenté de joindre le transporteur, Autobus Huntingdon. Au moment d’aller sous presse, il n’avait pas retourné notre appel.