Fermeture du Marie B : la fin d’une institution de la rue Saint-Charles

le jeudi 14 septembre 2023

Le 16 septembre sera la dernière soirée du bar Marie B., institution de la rue Saint-Charles depuis 1975. Le manque d’employés et la hausse des coûts ont mené le propriétaire Daniel Thivierge à prendre cette décision crève-cœur. 

«C’est certain que je garde de beaux souvenirs. On avait une belle clientèle, des travailleurs, qui étaient là pour s’amuser, qui n’étaient pas là pour flasher», relate M. Thivierge. 

Une simple balade sur la rue Saint-Charles permettait d’y reconnaître des habitués, assis sur la terrasse. Les habitués affluaient aussi – en plus ou moins grand nombre, les soirs de karaoké.

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Normand Thivierge (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

«Tout le monde m’en parle, me dit que ça leur fait de la peine, mais je n’ai pas le choix, je n’ai pas les reins assez solides», s’attriste le propriétaire.

Avec la hausse des coûts des fournisseurs, il aurait dû refiler une trop grosse hausse des prix aux clients pour que ça puisse durer, avance-t-il.

Mais c’est surtout la pénurie de main-d’œuvre qui a porté un dur coup. Il ne reste que trois employés alors qu’une douzaine sont nécessaires pour assurer un bon fonctionnement du bar.

«En ce moment, il y a ben de l’ouvrage. Je suis là, avec mon fils, et ma femme, qui a un autre emploi, fait la comptabilité», décrit-il.

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Brigitte, barmaid depuis 9 mois au Marie B. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie) 

De l’Arcane à Marie B. 

M. Thivierge est propriétaire du bar depuis 20 ans, mais il était là dès les débuts, lorsque Marie Beaudry a fait construire le bâtiment, avec promesse de location, et a été la première à la tête de la discothèque, qui s’appelait initialement l’Arcane.

«C’était un des premiers bars à Longueuil», se remémore l’actuel propriétaire. 

Le bar s’est ensuite nommé Paddock durant cinq ans, pour ensuite être baptisé Bar à Chico.

«J’ai fait un concours auprès des clients pour trouver nouveau nom. Mon surnom, c’est Chico, et je ne voulais pas que ça se trouve dans le nom. Eh ben, tous les coupons suggéraient des noms avec le mot Chico!»

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(Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

La dernière appellation, Marie B, est un clin d’œil à Marie Beaudry, qui a fait ériger la bâtisse.

Le bar, qui attire entre autres les amateurs de karaoké, compte une partie à l’avant, avec comptoirs et tables, en plus de la terrasse. Mais à l’arrière, il y a aussi une piste de danse; une piste qui n’a pas retrouvé sa vie depuis la pandémie. «Tout a changé après la pandémie, reconnait Daniel Thivierge. Ça n’a pas aidé du tout.»