Des pompiers du Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil (SSIAL) sont prêts à venir en aide aux municipalités actuellement aux prises avec des feux de forêt au Québec. Environ six pompiers pourraient être mobilisés.
Le SSIAL travaille en collaboration avec les services de sécurité incendie de Montréal et Laval. À eux trois, ils pourraient déployer une trentaine de pompiers, en plus de partager de l’équipement.
Au SSIAL, un camion autopompe et ses équipements sont prêts à partir. Le tout, en plus des équipements individuels de pompiers, serait envoyé par transport autoroutier. Les pompiers s’y rendraient en autobus.
«Quand on a demandé qui était intéressé à y aller, une centaine ont levé la main chez nous, dit le directeur du SSIAL Jean Melançon. Mais nous devons maintenir un niveau de service ici.»
S’ils sont appelés en renfort, les pompiers de Longueuil apporteraient leur aide aux pompiers urbains, pour contribuer aux évacuations ou encore pour protéger la ville et ainsi bonifier la force de frappe, là où les services de sécurité incendie sont généralement de petite taille.
Ils n’iraient pas combattre les feux de forêt. «C’est une expertise que nous n’avons pas, mentionne M. Melançon. On ne pourrait pas aller là avec nos bunker suits de ville. Il aurait fallu des formations, car les équipements, les systèmes de commandements ne sont pas les mêmes.»
Gérer les besoins
En tant que vice-président de l’Association des gestionnaires en sécurité incendie et civile du Québec (AGSICQ), Jean Melançon est aux premières loges des décisions prises dans ce type d’événement extrême observé depuis les derniers jours.
L’Association se rend au Centre opérationnel gouvernemental, où sont mises en commun les demandes en matière d’incendie. «On gère les besoins», ésume M. Melançon.
En début de semaine, Sept-Îles a demandé le renfort de pompiers urbains. Les services de sécurité incendie de Québec, Lévis et Saguenay – plus près que celui de Longueuil – ont été sollicités.
Le SSIAL a commencé à se préparer à l’interne lorsqu’une demande pour Chibougamau a été lancée. «Mais ils n’ont pas eu besoin de nous», dit Melançon.
Grand frère
Comme directeur du SSIAL, M. Melançon ne peut prendre seul la décision de épondre à ces appels de soutien. Il doit obtenir (et a obtenu) les autorisations de la part de la direction générale de la Ville et des élus.
«Nous avons toujours eu l’aval des élus», soutient-il.
Le SSIAL est notamment intervenu lors de la tragédie de Lac-Mégantic, puis lors des inondations de 2018 et 2019.
«On est le 4e plus grand service de sécurité incendie au Québec, sur 622. On agit un peu comme un grand frère.»
-Jean Melançon, directeur du SSIAL
Et les changements climatiques
Selon Jean Melançon, il est clair que les services de sécurité incendie doivent s’adapter aux changements climatiques.
Le schéma de couverture de risque du SSIAL, qui sera présenté à la prochaine séance du conseil d’agglomération, identifie les risques et évolutions du territoire, et les changements climatiques en font partie.
«Il y a beaucoup d’investissements pour ça», avance le directeur.
Les météos extrêmes, comme les pluies diluviennes de septembre 2022 ou encore l’épisode de verglas du printemps, sollicitent grandement les équipes du SSIAL.