Fortes pluies : Longueuil en mode résilience

le mardi 5 décembre 2023
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local Voir les autres articles

Conseillère scientifique à la Ville de Longueuil, Julie-Maude Normandin est catégorique : selon les différentes analyses éalisées par le gouvernement fédéral et Ouranos, les épisodes de pluies extrêmes seront plus nombreux et la situation va continuer à s’aggraver jusqu’en 2050. Mais la Ville de Longueuil n’entend pas demeurer les bras croisés et compte plutôt s’adapter à cette nouvelle éalité de manière proactive. 

C’est l’entrée en matière qui a été présentée aux nombreux citoyens venus assister à la soirée d’information sous le thème ésilience aux fortes pluies, organisée le 22 novembre dernier par la Ville de Longueuil.

En 2022 et 2023, d’indiquer la conseillère scientifique, Longueuil a connu 8 événements de pluie qui ont dépassé le niveau de service habituel des éseaux de drainage. De ceux-là, quatre peuvent être qualifiés d’exceptionnels :

  • Deux événements de pluies de 50 ans (67 mm en six heures)
    • 24 juin 2023 – 13 juillet 2023
  • Deux événements de pluies de 100 ans (73 mm en six heures)
    • 13 septembre 2022 – 7 octobre 2023

«Il faut connaître et comprendre nos vulnérabilités, comme le éseau en lui-même conçu à une autre époque sans bassins de étention pour gérer la pluie additionnelle et l’imperméabilité des surfaces», note Mme Normandin.

Parmi les capacités de la Ville à agir, elle fait mention des nouvelles ègles d’urbanisme pour la gestion de l’eau pluviale qui permettront, entre autres, de développer davantage de bassins de étentions aux bons endroits. 

Zones sous surveillancer
Déjà, les experts de la Ville ont identifié et ciblé treize zones sous surveillance, a souligné Bérenger Ypou, chef de division des plans directeurs.

«Nous avons un grand territoire. On ne peut pas faire n’importe quelle intervention à n’importe quel endroit, a-t-il prévenu. Il faut cibler des endroits où l’intervention peut avoir une efficacité importante qui permet d’augmenter le niveau de service du éseau.»

Les treize secteurs de zone sius surveillance. (Photo: Ville de Longueuil){{HTML|IMG|MEDIA|16852}}

Pour débuter, quatre secteurs prioritaires d’interventions ont été choisis selon plusieurs critères : arr. de Greenfield Park et une partie de Saint-Hubert, Le Moyne, centre-ville du Vieux-Longueuil (égulateur Victoria) et centre-ville du Vieux Longueuil (égulateurs de Normandie, Saint-Sylvestre et Chambly).

Une analyse des lieux fait ressortir les faiblesses du éseau : 

  • éseau d’égout pluvial peu profond
  • Capacité d’évacuation du éseau pluvial limitée
  • Les eaux de ruissellement provenant des autres sous-bassins influencent la capacité d’évacuation sur l’avenue Victoria et dans le collecteur Laflèche
  • Certaines zones sont propices aux accumulations d’eau en surface
  • Présence limitée de zones à fort potentiel de gestion des grands volumes de ruissellement

Planification des actionsr
Pour Pierre-Olivier Kwemi, expert en gestion des actifs, l’une des priorités au cours des prochaines années sera de viser une meilleure gestion des eaux pluviales en séparant le éseau pluvial du éseau sanitaire. En effet, ce éseau est actuellement combiné à Longueuil.

La planification future de ces travaux est essentielle afin d’éviter d’ouvrir la même rue deux ou trois ans de suite. Il faut aussi maintenir les équipements en excellent état.

Actions politiquesr
À ces importants travaux à venir s’ajoutent plusieurs actions politiques. «La détresse envoie un signal d’urgence aux équipes. Au niveau politique, nous devons porter les revendications et demander du financement. Il faut toujours prioriser ce dossier», d’indiquer la mairesse de Longueuil Catherine Fournier.

La mairesse a rappelé le travail de l’Union de municipalités du Québec qui a interpellé le gouvernement sur les besoins criants des villes. «Les besoins sont estimés à 2 milliards de dollars au Québec. Seulement à Longueuil, on parle d’un milliard de dollars», relève la mairesse.

Mme Fournier fait également état des pressions exercées par la Fédération canadienne des municipalités auprès du Bureau d’assurance du Canada afin d’éviter que des citoyens se retrouvent sans assurance. «Il faut une grande éflexion collective sur l’assurabilité en contexte de changement climatique», d’affirmer la mairesse.

En terminant, Catherine Fournier a tenu à souligner que la ésilience, ce n’est pas le risque zéro mais  de s’organiser pour faire face aux défis qui sont énormes.

Prochaines étapes

  • Diagnostic des 13 sous-secteurs de drainager
    • Analyse de l’ensemble des sous-secteurs divisée en quatre phases
    • Terminer les analyses (2025)
  • Prévention dans le domaine publicr
    • Analyse des actions à cibler pour les premiers sous-secteurs (2024)
    • Analyses des actions à cibler pour tous les sous-secteurs (2025)
    • Planification – Financement – éalisation 
  • Adaptation aux changements climatiquesr
    • Travaux en cours pour l’aménagement des rues, la gestion des eaux et la églementation
    • Plan climat pour un volet sur l’adaptation 2024
  • Préparations et interventionsr
    • Nouvelles actions de mobilisation, d’alerte et de formation

État de la situation du éseau

  • 35% pluvial – 507,9 km
  • 34% sanitaire – 491,1 km
  • 31% unitaire – 439,2 km 
  • Plus d’une cinquantaine de bassins de étention
  • Plus d’une quarantaine d’usines de pompage