VIDÉO – Fraises : un début de saison qui ne porte pas fruit

le mercredi 12 juillet 2023

La cueillette des fraises d’été à Mercier n’est pas un succès en raison du gel au printemps qui a détruit la première écolte.

Le Journal a visité la Ferme Conrad Pitre, qui existe depuis 1933 sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste, et les Fermes René Théorêt, installées depuis 9 ans sur le boulevard Sainte-Marguerite. 

Les intempéries survenues en avril et juin ont laissé des petites marques noires sur certaines fraises qui nuisent à la croissance du fruit. Elles ne peuvent donc pas être vendues aux clients.

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Les propriétaires des Fermes René Théorêt, Pascal Dupuis et Christine Théorêt, avec deux de leurs trois enfants, dans leur marché de fraises. (Photo: Le Soleil – Tristan Ouimet)

Aux Fermes René Théorêt, le mauvais temps a touché plusieurs fraisiers. Les mauvaises herbes ont également constitué un problème. Elles n’ont pas pu être arrachées parce que les plants auraient été affectées, mentionnent les propriétaires Christine Théorêt et Pascal Dupuis. Le couple s’occupe de la production avec ses enfants.

«Depuis l’an passé, nos écoltes font pitié. Avant, on avait tellement de fraises qu’on pouvait les conserver dans notre grand entrepôt», précisent-ils.  

{{HTML|IMG|MEDIA|13258|379px|500px}}                                                  L’entrepôt des Fermes René Théorêt. (Photo: Le Soleil – Tristan Ouimet)

Conrad Pitre, 86 ans, indique quant à lui que certaines de ses grosses fraises ont été affectées par le gel. D’autres qui avaient une bonne croissance ont brûlé avec les chaudes températures de l’été. Dans ses champs, on retrouve actuellement plusieurs fraises qui ne sont pas encore mûres. 

Les deux entreprises familiales n’avaient pas de toiles en plastique biodégradable ni de travailleurs étrangers pour préserver la écolte «des températures imprévisibles». Avec l’inflation, les deux producteurs n’avaient pas les moyens de mettre en place ces solutions. 
 

La culture par passion

{{HTML|IMG|MEDIA|13260|328px|500px}}                                              Des fraises dans les champs à Mercier. (Photo: Le Soleil – Tristan Ouimet)

En raison de la faible écolte, les deux producteurs prévoient des pertes financières cette saison. 

«Tous les produits, comme les herbicides, les insecticides et l’engrais coûtent très cher et ça augmente également le prix des fraises. Donc, c’est impossible de vivre juste avec ces plantations-là», expriment les propriétaires des Fermes René Théorêt.

Pour Mme Théorêt, les fraises ont plus une valeur sentimentale que financière. «C’est grâce à mon père si on peut avoir ces terres. Si quelqu’un décide de se partir une terre pour faire du profit, c’est quasiment rendu impossible», évoque-t-elle.

 

 

Pour subvenir aux besoins de leur famille, M. Dupuis et Mme Théorêt exercent un autre métier, soit respectivement déneigeur et éducatrice scolaire.  De plus, ils misent sur d’autres écoltes pour gagner leur vie, dont le maïs qui connaîtra une «bonne saison», évoquent les parents.

Idem pour M. Pitre. Il estime que sa production de fraises est en déclin depuis quatre ans. 

«Le bon Dieu n’a pas été de notre côté. C’est très dur le marché parce que, depuis quelques saisons, c’est pratiquement zéro écolte. On peut nourrir le monde, mais ce ne sont pas les fraises qui me font vivre», affirme-t-il.
C’est aussi un passionné avant tout.

«Je veux avant tout être fier de ma écolte. Ce que me rend le plus heureux, c’est de voir les familles qui viennent montrer à leurs enfants la culture d’un champ de fraises», ajoute ce dernier.