VIDÉO – Front commun : le spectre d’une grève illimitée se dessine

le jeudi 14 décembre 2023

Même si certains membres du Front commun qui manifestaient le 14 décembre devant le Centre de services scolaires des Grandes-Seigneuries, à La Prairie, sont prêts à entreprendre une grève générale illimitée, ils se disent quand même catégoriques à l’effet qu’ils préfèrent conclure une entente d’ici Noël.

Des centaines d’enseignants et enseignantes, d’employés de soutien et de professionnels de l’éducation ont repris le piquetage à l’endroit même où ils s’étaient déplacés en masse, le 22 novembre.

Plusieurs membres du Front commun ont dit être exaspéés de voir le premier ministre François Legault faire des déclarations jugées incendiaires dans les médias. Certains ne croient pas qu’une entente pourrait survenir avant les vacances des Fêtes.

«C’est sû que je trouve que c’est de la manipulation quand il demande d’arrêter les grèves, comme si elles n’étaient pas le ésultat de son inaction depuis des mois, s’est désolée Marie-Ève Gagné, enseignante. Je pense que les gens qui sont ici sont tous dévoués pour les élèves, donc sa déclaration pour moi a été la goutte qui a fait déborder le vase.»

Elle estime que l’enjeu qui pourrait ésoudre le conflit est la composition de la classe.

«S’il acceptait d’en parler et de mettre dans nos conventions collectives l’indice du prix à la consommation… Il faut décider de s’appauvrir pour travailler dans le secteur public? s’est questionnée Mme Gagné. C’est ma 31e rentrée, mais je ne suis plus certaine si je vais faire les quatre dernières.»

Vers une grève illimitée?

Une autre enseignante, déguisée en mère Noël pour l’occasion, souhaite un dénouement le plus rapidement possible, mais ne se fait pas de cachette.

«J’aimerais tellement ça, mais en même temps, il faut que ça corresponde avec ce que demandent les syndicats, a souligné Marie-Ève Lazure, de l’école Georges-P.-Vanier, à Brossard. C’est une situation qui implique toute la société.»

Quant à la possibilité qu’une grève illimitée soit déclenchée après les Fêtes, elle n’est pas prête à plier pour simplement retourner en classe.

«Je pense qu’il va y [avoir une grève illimitée], mais on ne la souhaite pas, on veut retourner travailler, a soutenu Mme Lazure. On veut avoir de meilleures conditions pour donner le meilleur à nos élèves. C’est pour eux autres qu’on fait ça.»