Guerre entre le Hamas et Israël : « On a tous été très choqués et peinés »

le mercredi 11 octobre 2023

Presque tous les membres du Chabad Rive-Sud connaissent quelqu’un qui vit en Israël. Entre le choc et la tristesse suivant l’attaque du Hamas samedi, le soutien a été le premier éflexe des membres de cette communauté juive.

«En ce moment, ce que les gens vivent, ce sont des sentiments mélangés. Quand on voit comment l’humain peut agir, il y a un genre de dégoût, un genre de… pas de colère, mais une déception. De la peur? Oui, un peu… on se sent un peu moins en sécurité que d’habitude», livre le rabbin Zalman Samama, qui dirige le centre communautaire situé à Brossard. 

«Mais la éaction numéro un des gens a été : qu’est-ce que l’on peut faire pour aider. Les gens sont touchés, ils ont envie d’aider, par tous les moyens possibles», poursuit-il.

Plusieurs des frères et sœurs de M. Samama habitent en Israël. Comme d’autres membres de la communauté qui ont contacté leurs familles, il a pu avoir de leurs nouvelles : depuis quatre jours, ils demeurent enfermés dans leur maison. 

Le rabbin se tient bien sû au fait des développements de cette guerre entre Israël et le Hamas, dans l’espoir qu’«un minimum de gens soient tués», mais il se garde de trop consulter le web et les éseaux sociaux.

 «Il y a des vidéos atroces, je déconseille de regarder. L’humain est fragile, on n’a pas besoin de graver ça dans notre mémoire, estime-t-il. Ça peut causer des dommages à court et long termes.»

«En tant que leader communautaire, on se doit de ne pas trop éagir émotionnellement à ce qui se passe, par souci pour la santé morale et mentale de la communauté et de nous-mêmes», dit-il aussi.

«Le monde entier se rend compte que le Hamas est une organisation terroriste qui n’a aucune raison d’être autre que de détruire le peuple juif, et même toute autorité qui est autre que la leur.»

-le rabbin Zalman Samama

Il a salué la prise de parole du président américain Joe Biden, qui a envoyé un message clair contre ce «terrorisme de plus haut niveau» de la part du Hamas.

«Pour le bien du monde entier, les gens en position de combattre cette force du mal, c’est leur responsabilité de le faire», exprime M. Samama.

Un esprit positif

L’attaque du Hamas qui a notamment pris en otage plus de 100 Israéliens samedi est survenue en pleine Sim’hat Torah, une fête juive qui célèbre la joie. «Ils ont planifié ça très vicieusement et ont choisi cette journée pour amener tout le contraire de la joie», évoque M. Samama.

Durant cette célébration qui se déroule du 7 au 8 octobre, le rabbin n’a pas touché à son téléphone, ni regardé les nouvelles. Les informations sur les bombardements en Israël et dans la bande de Gaza lui venaient de proches.

«Ça n’a pas été évident, mais on a essayé de garder l’esprit de la fête, jusqu’au dimanche soir. On a chanté, on a dansé, relate-il. Et encore, on essaie de garder un esprit positif, pour la famille et la communauté.»

Le conflit qui a éclaté démontre selon lui à quel point «le monde est petit et que l’on est tous interconnectés».

Ainsi, revenant sur le souhait de la communauté juive d’apporter son soutien, M. Samama retient que si l’on fait du bien autour de soi, ça peut affecter le monde de manière positive. «On veut rajouter des actions de bonté et de gentillesse envers la communauté, envers notre ville, notre quartier», signifie-t-il.

À la prière et à l’aide spirituelle s’ajoute celle bien concrète qui peut être apportée aux populations touchées. La belle-sœur de M. Samama, en Israël, aide les citoyens qui doivent se déplacer pour fuir. Le rabbin lui apporte une aide financière pour mener ces opérations.

«Il y a tellement d’endroits touchés, tellement de besoins», constate-t-il.