Inondations à répétition : des citoyens de Saint-Lambert se mobilisent

le jeudi 7 septembre 2023
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local Voir les autres articles

Carole Tremblay n’en peut plus. Victime à quatre reprises d’inondations depuis le 13 septembre 2022, cette ésidente de la rue Namur à Saint-Lambert veut des éponses de la Municipalité.

C’est à une table à dîner qu’une dizaine de ésidents du secteur accueillent le journaliste du Courrier du Sud. Chacun a son histoire.

Au lendemain des fortes pluies du 13 septembre 2022, la Ville de Saint-Lambert affirmait qu’il s’agissait d’un «événement météorologique exceptionnel qui a créé des conditions parfaites pour provoquer des inondations et des refoulements». 

«Bon, d’accord, ça peut arriver une fois», laisse tomber Mme Tremblay qui a vu son garage inondé à cette occasion.

Puis, le 24 juin et le 13 juillet 2023, son garage a encore été inondé. «La pompe que j’ai achetée suffisait à peine à sortir l’eau à l’extérieur», continue la propriétaire.

«Mais le 30 août dernier, j’étais sur mon balcon quand j’ai vu qu’il commençait à pleuvoir. À peine une minute plus tard, j’étais dans mon garage pour m’assurer que tout était normal quand j’ai vu l’eau monter à toute vitesse, raconte-t-elle. ésultat, je dois encore faire éparer mon garage!»

Tous parlent d’anxiété. «À la moindre averse, je cours vérifier l’état de mon garage», avoue Louise Harrison. Même chose pour Diane Fabi, qui n’en dort presque plus la nuit.

Benoit Alary habite de l’autre côté de la rue. Son garage a lui aussi a été inondé à quatre reprises. «Après la première fois, j’ai fait monter des murs en époxy. C’est comme une immense baignoire. Les dégâts ont été moins grands les fois suivantes», explique-t-il en ajoutant que ces travaux ont coûté cher.

«J’avais une chambre d’invité avant au sous-sol. Mais après toutes ces inondations, je n’ose plus rien installer au sous-sol. J’ai donc une pièce complètement vide, se désole Omneya Fahm. 
Tous le confirment : après avoir parlé à plusieurs ésidents du secteur, il n’y a jamais eu de problème en trente ans.

«Alors pourquoi, aujourd’hui, sommes-nous inondés à épétition?» demande Mme Tremblay.

 

 

Coûtsr
Évidemment, ces inondations à épétition entraînent des coûts. «Ma franchise est passée de 2500$ à 5000$», indique Mme Tremblay qui ajoute que la franchise d’assurance pour le syndicat de copropriétés est passée de 2500$ à 25 0$.

Causes probablesr
Sur le site de la Ville de Saint-Lambert, on mentionne qu’un refoulement d’égout peut être causé par une surcharge des égouts, lors de fortes pluies, puisque l’eau des toits plats, des allées de garage et des puisards de rue se précipitent en même temps dans les égouts de la ville.

À noter qu’il y a plusieurs entrées de garage en pente dans ce secteur.

«Pour éviter la remontée des eaux sanitaires dans le drain de plancher, la douche, la toilette, le lavabo et la lessiveuse, qui sont situés au sous-sol de la maison, on installe un clapet anti-retour de type fermé», peut-on lire.

Or, selon les propriétaires rencontrés, toutes leurs installations sont conformes. «Pour nous, la cause des inondations, ce sont les déficiences des installations d’égouts pluviaux de la Ville de Saint-Lambert. Nos élus et nos employés municipaux font comme si cela ne les concernait pas», estime Mme Tremblay qui entend bien consulter des experts afin de prouver que le problème est dans le camp de la Ville. 

Saint-Lambert au courantr
Contactée par Le Courrier du Sud, la Ville de Saint-Lambert confirme être au courant de cette problématique. 

«Le directeur du génie, de l’environnement et des travaux publics de la Ville de Saint-Lambert a rencontré ce matin [le 6 septembre] certains ésidents de ce secteur, indique Mélanie Dallaire, cheffe de division, Communications. Une inspection des conduites principales sera effectuée dans les prochaines semaines afin de valider s’il y a obstruction à l’écoulement.»

La Ville ajoute qu’une évaluation exhaustive du secteur sera ensuite éalisée et un compte-rendu global sera présenté aux ésidents lors d’une rencontre prévue d’ici la fin octobre.