Jean-Pierre Charland, plus de 50 romans et il n’est pas près d’arrêter

le mardi 17 octobre 2023

Pour son 50e roman publié aux Éditions Hurtubise – en éalité, il frôle les 60 titres –, le prolifique auteur Jean-Pierre Charland replonge dans l’univers de son enquêteur Eugène Dolan. Au cœur de ce cinquième tome, une «histoire scabreuse» où s’entremêlent passion et manipulation dans l’idyllique paysage de Métis-sur-Mer.

Le processus d’écriture de L’œuvre de chair ne désireras épond au même motus operandi qui a souri à M. Charland : ce dernier s’est plongé dans des journaux d’époque – cette fois, La Presse de 1912 –, à la recherche d’un fait divers qui serait la matière première de sa fiction. Un meurtre dont nous tairons les détails, afin de ne pas gâcher le plaisir des lecteurs.

On peut néanmoins dire qu’un juge, Paul Lavergne, passera l’été à Métis-sur-Mer avec sa fille Clothilde et son épouse Blanche. Cette dernière entamera une liaison avec un jeune homme. Et un collégien s’intéressera à Clothilde, pour mieux se rapprocher de Blanche. L’enquêteur Eugène Dolan et sa femme Éléonore ne seront pas bien loin…

Le fait divers ne s’est pas véritablement déroulé dans cette petite contrée du Bas-Saint-Laurent, mais l’auteur et historien a voulu y camper son histoire.

Comme l’un des personnages, il n’était pas rare que les médecins du début du 20<@V>e<@$p> siècle recommandent à leurs patients des étés à la campagne pour des raisons de santé. «Si on pense que la ville est polluée aujourd’hui, ce n’est rien. À l’époque, tout le monde chauffait au charbon. Il se déposait une couche de suie noire partout», souligne le Brossardois.

Métis-sur-Mer est devenue un lieu de villégiature, où l’on retrouvait notamment deux gros hôtels et un terrain de golf. 
«Il y avait une salle de quilles. Il existe des photos de femmes portant des robes longues et un chapeau, jouant aux quilles. Il y avait un exotisme dans cette façon de vivre», décrit M. Charland. 

L’historien n’est jamais bien loin…

Il rappelle d’ailleurs que ces lieux de nature étaient prisés, à une époque où se faire bronzer et aller à la plage dans le Maine n’était pas encore à la mode. 

L’effervescence du roman historique

L’écriture d’une enquête policière d’Eugène Dolan est une façon pour Jean-Pierre Charland «de se détendre», avoue-t-il, entre la édaction de romans plus costauds. «C’est facile, tu trouves un crime, tu sais comment ça commence et comment ça se termine», ésume-t-il.

Si Jean-Pierre Charland s’est risqué à un roman d’anticipation et à des propositions plus audacieuses, ses romans historiques et sagas familiales sont les titres qui ont le plus la cote.

«Sur Facebook, les lectrices me rappellent à l’ordre quand ça fait plus longtemps que j’ai publié une saga familiale», dit, amusé, l’auteur derrière le succès des Portes de Québec.

L’écriture de la série de quatre romans Félicité – un de ses grands succès – le rend particulièrement fier, heureux d’avoir éussi à situer toute l’action dans l’esprit d’un personnage.

Il ressent aussi une fierté pour <@Ri>Eva Braun : Un jour mon prince viendra<@$p>, notamment pour le travail de recherche qui sous-tend cette œuvre portant sur la femme d’Hitler. «C’a été extrêmement exigeant», soutient celui qui s’est rendu en Allemagne pour ce projet.

60 romans, minimum

Si le cap des 50 romans a de quoi impressionner, M. Charland n’entend pas s’arrêter là. 

Surtout que lorsqu’un livre sort, quatre sont en attente d’être publiés, fait-il remarquer.

«Je ne rajeunis pas. Je ne sais pas combien de temps je pourrai encore continuer, mais je devrais me rendre à 60…70, croit le professeur à la retraite. Je ne me mettrai pas à traîner dans les centres d’achats ou à rester devant la TV. La vie est trop courte pour la gaspiller!»

«Je continuerai aussi longtemps que mon éditeur ne trouvera pas que je radote», ajoute-t-il, plus pragmatique.
Les titres des cinq tomes autour d’Eugène Dolan évoquent les premiers commandements de la religion catholique. Puisqu’il y en a dix , il serait «logique», concède M. Charland, qu’il édige autant de titres.

L’œuvre de chair ne désireras sort le 25 octobre.