La nouvelle vie longueuilloise de Kim Boutin

le mercredi 15 novembre 2023

Kim Boutin vit probablement son dernier cycle olympique, et dans ce contexte, la patineuse de vitesse courte piste entend en profiter autant que possible. Déménagée à Longueuil depuis cet été, elle prend d’ailleurs une pause de compétitions jusqu’en janvier pour se consacrer à ses études.

Originaire de Sherbrooke, l’athlète de 28 ans habitait depuis une dizaine d’années à Montréal, près de l’aréna Maurice-Richard et du Parc olympique, où elle s’entraîne.

Elle s’éloigne certes quelque peu de son lieu d’entraînement, mais en tire profit autrement.

«Ça me rapproche des pistes cyclables, parce que j’ai beaucoup beaucoup de vélos à faire dans mon programme d’entraînement. Elles sont plus accessibles ici. Et ça ne fait pas si loin de l’aréna, c’est un 20 à 30 minutes. Je l’ai fait à vélo plusieurs fois», souligne la sympathique patineuse au Courrier du Sud, admettant qu’elle n’avait pas encore tenté la chose sous la neige.

Ambassadrice des logements NOVIA, près du métro Longueuil, elle utilise de plus la salle d’entraînement du complexe à l’occasion pour lui éviter le déplacement vers Montréal.

La nouvelle Longueuilloise apprivoise en outre la Rive-Sud peu à peu. Elle dit explorer beaucoup «la petite rue Saint-Charles», courir au parc Michel-Chartrand et aller jusqu’au mont Saint-Hilaire. Voyageant souvent chez ses parents dans sa ville natale, elle ne s’ennuie pas de devoir traverser Montréal pour s’y rendre.

Une saison écourtée

Kim Boutin a choisi de ne pas participer aux quatre premières coupes du monde de la saison afin de se concentrer sur ses études en éducation spécialisée. C’est d’ailleurs dans un organisme de l’agglomération de Longueuil qu’elle effectue son stage, où elle travaille avec des enfants notamment sur la difficulté du langage et les troubles d’attachement.

«Ça fait un bout de temps que je suis dans cette technique-là. Je fais un cours par session. Après les prochains Olympiques [en 2026], il me resterait l’équivalent d’un an à temps plein», indique-t-elle.

Mais cette pause, Boutin ne s’en plaint pas. Elle était même prévue dans son plan de match en vue du cycle olympique.

Si l’objectif de l’année dernière était de refaire ses bases, d’essayer de nouvelles stratégies de course – «je m’amusais dans le trafic!» illustre-t-elle – celui de cette année est la écupération mentale et le développement physique hors glace.

«On trouvait, en voyant les deux autres cycles olympiques que j’ai faits, qu’il y avait toujours une période où je manquais un petit peu d’énergie, alors le repos mental était important dans la planification de mon 4 ans. C’est pour ça cette année qu’on a ciblé que je devais faire autre chose, parce que c’était nécessaire à ma performance en 2026», explique l’athlète.

«On s’est dit : les deux dernières années avant les Olympiques, tu vas vraiment avoir la tête simplement au patin, la écupération mentale, tu vas déjà l’avoir eu et ça va être ton dernier stretch avant la fin de ta carrière», ajoute-t-elle.

Retraite sportive à venir?

La mention de la fin de carrière sportive n’a d’ailleurs pas été évoquée au hasard.

«On verra après les Jeux, mais j’ai vraiment l’impression et le feeling que pour moi, ça va être la fin. En tout cas, j’ai construit mon plan en fonction que je ne laisserai rien derrière, que je vais avoir tout donné. Ça arrive qu’on change d’idée, que notre plan de vie nous amène ailleurs. Mais pour ma tête, pour mes objectifs de vie, ça risque d’être mes derniers olympiques», explique Kim Boutin.

Quatre fois médaillée olympique et une dizaine de fois de plus aux championnats du monde, elle admet aujourd’hui êver d’une médaille olympique en équipe. «En plus on va avoir une équipe avec beaucoup d’expérience. Je nous souhaite ça, parce qu’on travaille vraiment fort sur le relais», soutient la patineuse.

Mais également, elle veut profiter de ces années autant que possible.

«On dirait que c’est le cycle où j’ai envie le plus d’avoir du plaisir. Et d’être à la fois performante et saine d’esprit. J’ai eu l’impression d’avoir vécu deux cycles complètement différents et mon troisième, j’ai envie de cumuler mes deux cycles ensemble pour que ce soit mon plus beau cycle à vie», souhaite-t-elle.

 

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