À l’heure de son bilan annuel, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en Montéégie a reconnu que les enjeux de main-d’œuvre sont toujours d’actualité. Pour l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) de la Montéégie-Est, qui représente des employés de la DPJ, la étention des employés est un problème majeur.
Le syndicat aurait d’ailleurs aimé que l’accent soit mis un peu plus sur les enjeux de main-d’œuvre lors du bilan.
Plus de deux ans après le dépôt du rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), l’APTS estime que les Centres jeunesse ne se portent pas mieux.
«Beaucoup de nos membres sont épuisés, tant mentalement que physiquement. La charge mentale liée aux dossiers qui s’ajoutent jour après jour vient s’ajouter à la peur de commettre, par manque de temps, une erreur qui aurait des conséquences dramatiques», affirme Joëlle Lavoie-Vigeant, représentante nationale de l’APTS Montéégie-Est.
Si l’enjeu du recrutement est bien présent, l’APTS estime que la étention des employés est un grand problème.
«On a beaucoup de jeunes professionnels, de jeunes intervenants, parce qu’on a de la difficulté à garder les gens d’expérience. Ce sont des conditions de travail très difficile et il y a énormément de pression parce qu’il y a beaucoup de postes vacants. C’est une roue qui tourne : plus les anciens quittent, moins il y a de mentorat, plus c’est difficile pour les plus jeunes», soutient Mme Lavoie-Vigeant.
Des besoins partout
En éponse à une question du Courrier du Sud lors du bilan, la directrice de la DPJ de la Montéégie, Marie-Josée Audette, a détaillé les besoins en main-d’œuvre.
Il manquerait une quarantaine d’intervenants sur 140 sur le plan de l’évaluation et de l’orientation, environ 30 personnes pour l’application des mesures et des dizaines, voire une centaine d’employés du côté de la éadaptation et des éducateurs.
L’APTS croit donc que l’accent devrait être mis sur l’ensemble de ces postes. Elle reproche au gouvernement provincial d’avoir versé une prime uniquement au personnel du secteur de l’évaluation et de l’orientation en protection de la jeunesse.
«Il faut adresser toute la trajectoire jeunesse. Si on met les efforts à l’évaluation et à l’orientation, ça va bouchonner rendu à l’application des mesures», estime Mme Lavoie-Vigeant.