La Tablée des chefs s’agrandit

le mercredi 14 juin 2023

De plus en plus à l’étroit dans ses locaux, la Tablée des Chefs s’est doté d’un nouveau siège social dans l’ancien restaurant Olivier de la rue Adoncour, à Longueuil. Conservant ses anciennes installations, elle s’offre un plus grand terrain de jeu pour déployer ses multiples projets.

Les équipes de la Tablée peuvent depuis le 8 juin se retrouver dans ce nouvel espace de travail partagé, pour y tenir des rencontres et éunions en s’installant aux tables et banquettes de la salle de restaurant.

«On offre une pleine flexibilité aux employés, lance Jean-François Archambault, fondateur et directeur général de la Tablée des chefs. La terrasse a été refaite. On est juste à côté du parc Michel-Chartrand. Certains peuvent aller courir sur l’heure du dîner. Des employés viennent même de Montréal à vélo.» 

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(Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

La cuisine du restaurant Olivier – qui a fermé ses portes durant la pandémie – a sans surprise été conservée pour cet organisme voué à nourrir les personnes dans le besoin et de développer l’éducation culinaire des jeunes, mais a été entièrement refaite. «On a conservé le système de sécurité incendie, la hotte et la trappe à graisse!» lance M. Archambault.

Elle sert notamment au tournage de capsules et contenus culinaires. «C’est à la fois une cuisine maison et une cuisine commerciale», ajoute-t-il.

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(Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

La salle – et sa cuisine – sont aussi à louer en soirée, pour accueillir des groupes et un chef privé. «Si on loue 10 ou 15 soirs par année, le lieu peut générer des revenus», évoque M. Archambault. 

Le Centre Adoncour, dans lequel l’organisme est installé, a de plus exempté la Tablée des frais de loyer. 

À la soupe !

La Tablée des chefs n’a toutefois pas mis la clé dans la porte de ses locaux du boul. Curé-Poirier. L’endroit sert notamment à l’entreposage, ainsi qu’aux camps de jour et aux activités de Soupes solidaires.

«Les camps de jour se sont remplis en 15 minutes cette année», glisse M. Archambault, pour témoigner de la popularité de l’activité estivale.

Quant aux Soupes solidaires, il s’agit d’un projet pilote grâce auquel de la soupe est distribuée gratuitement dans cinq écoles publiques de Longueuil (écoles Mgr-Forget, Saint-Joseph, Lionel Groulx et de Normandie) et Saint-Jean-sur-Richelieu (école Notre-Dame-du-Sacré-Coeur), dont l’indice de défavorisation est le plus élevé. Les soupes sont distribuées à raison d’au moins trois jours par semaine, et sont servies par les élèves de sixième année.

«Environ 60 à 70% des légumes utilisés pour les soupes sont des invendus, que nous avons écupéés», explique M. Archambault.

Ces soupes sont préparées dans des clubs de golf, qui offrent bénévolement de leur temps et leur installation, mais aussi dans la cuisine du boul. Curé-Poirier de la Tablée des chefs. Des bénévoles et aussi des entreprises qui participent à des activités de consolidation d’équipe enfilent le tablier pour la cause.

En quelques mois, pas moins de 5000 L de soupe ont été envoyés dans chacune des écoles participantes. Financé par Recyc-Québec, le projet bénéfice aussi du soutien de plusieurs partenaires.

La Tablée des chefs entrevoit d’élargir le territoire des Soupes solidaires, pour desservir des écoles des égions de Montréal, Québec et Laval puis, d’ici 2025, l’ensemble de la province.

L’organisme est d’ailleurs à la recherche d’un terrain sur la Rive-Sud, en vue de la construction d’une cuisine de production de 10 000 pieds carrés pour mener à bien cette expansion. 

Le public jeunesse de Ricardo

Avec notamment les brigades culinaires qui se sont implantées comme activités parascolaires dans quelque 230 écoles secondaires de la province – et même 40 écoles hors Québec –, M. Archambault est à même de constater l’intéêt grandissant des jeunes pour la cuisine. 

«Les émissions comme Les Chefs ont un auditoire jeunesse. Il y a une crowd jeunesse pour Ricardo! confirme-t-il. Les compétitions culinaires ont amené du piquant. Et de plus en plus de gars cuisinent. Quand on a commencé les brigades il y a 17 ans, les gars étaient plus hésitants. Là, ce n’est plus ça.»

Au fil du temps, des écoles privées ont aussi accueilli les brigades culinaires dans leur établissement. «Rejoindre les milieux moins favorisés demeure une priorité et une mesure d’urgence, reconnaît Jean-François Archambault, mais tous les jeunes doivent apprendre à cuisiner.»

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L’inauguration le 8 juin. (Photo gracieuseté)