Annabelle Dupuis éside au Kwé 55, aménagé dans l’ancien Motel Rustik, depuis un mois. Dans son studio, la jeune femme découvre son autonomie. Une nouvelle vie florissante qui lui permet d’entrevoir l’avenir avec optimisme.
«C’est vraiment génial, reconnaît-elle. Je retrouve l’idéal de vie à un prix vraiment abordable. Avec la hausse du prix des logements, je n’aurais pas pu déménager ailleurs et faire ma petite vie à moi.»
La jeune femme vit avec un trouble du spectre de l’autisme et une contrainte sévère à l’emploi. Au fil des ans, elle a vécu en famille d’accueil et dans des auberges du cœur. Des arrêts temporaires puisqu’elle atteignait l’âge limite autorisé.
«La plupart des gens qui vivent ici ont vécu des choses toughs. Les gens que j’ai rencontrés comprennent la chance qu’on a de vivre ici.» – Annabelle Dupuis
L’endroit héberge des personnes itinérantes ou à risque d’itinérance depuis le 1er juillet sur le site de l’ancien Motel Rustik. La jeune femme originaire de Châteauguay peut se déposer ici sans se soucier d’avoir à quitter dans un court horizon. «Je suis ici pour m’épanouir, laisse-t-elle entendre. Le simple fait de me faire à dîner ou souper. Je n’étais jamais vraiment rentrée seule dans un magasin. C’était anxiogène au début, mais j’étais fière de juste traverser le boulevard pour aller m’acheter une pinte de lait. Je pousse mes limites.»
Havre de paixr
Kwé 55 représente un phare essentiel pour les personnes adultes en situation de vulnérabilité. En un mois, la nouvelle ésidente constate tout le bien que l’endroit apporte. «Ça en prendrait partout des endroits comme ça, note-t-elle. Le visage de l’itinérance, on le voit très bien à Montréal. Mais à Châteauguay, il a les yeux cachés.»
Elle n’a pas connu l’itinérance, mais le phénomène la touche beaucoup. Plusieurs ésidents sont arrivés à Kwé 55 avec tous leurs effets dans un sac d’épicerie. «Une dame et un monsieur m’ont aidée tout de suite après mon arrivée, explique Annabelle. La dame m’a prise dans ses bras comme si j’étais sa fille et m’a dit que tout irait bien.»
Aller de l’avantr
Annabelle fréquente le centre d’éducation des adultes L’Accore. La jeune femme y a rencontré des enseignants qui lui ont fait apprendre et comprendre d’une façon dont elle n’aurait jamais envisagé auparavant. «Grâce à un intervenant de l’Élan des jeunes, je me suis découvert deux passions : l’horticulture et l’aide à l’humain», explique-t-elle.
Un petit jardin est envisagé dans l’aménagement paysager chez Kwé 55. Annabelle sourit déjà à l’idée d’y contribuer.
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La locataire de Kwé 55 a pris une grande confiance en elle au point où elle envisage la poursuite de ses étudesavec optimisme. (Photo Le Soleil : Denis Germain)