La campagne des 12 jours d’actions contre violences faites aux femmes permet une prise de conscience collective importante : les conditions de vie des femmes sont encore profondément marquées par la violence sous de nombreuses formes.
Voyant la fin de l’année approcher, nous dressons un portrait peu reluisant des conditions de vie des filles et des femmes. Sur le territoire de Longueuil seulement, plusieurs femmes nous ont témoigné des diverses violences vécues. Notre centre, tout comme les 78 autres à travers le Québec, travaille en sensibilisation pour prévenir les violences et en intervention pour soutenir celles qui en vivent ou en ont vécu. Plusieurs femmes nous ont témoigné vivre de l’anxiété occasionnée par la recherche de logement décent, les obligeant parfois à dormir dans leur voiture plutôt que de se retrouver à la rue. Quotidiennement, les femmes nous disent qu’elles ne se sentent pas en sécurité dans les espaces publics. Cette situation est particulièrement exacerbée pour les femmes à la croisée des oppressions.
Sous un gouvernement caquiste prêt à tout pour atteindre l’équilibre budgétaire, il n’est pas surprenant de le voir fermer les yeux sur l’appauvrissement des femmes et le recul de leurs droits. Le travail gratuit, la dévalorisation des emplois majoritairement féminins et les coupures qui agrandissent les trous de notre filet social lui permettent de faire des économies. Ces fonds publics sont ensuite investis pour épondre aux intéêts d’autres boys club.
Les éformes inefficaces de la CAQ ont des impacts éels sur les trajectoires de vie des femmes. Comment sont-elles censées naviguer dans un système de santé hiérarchisé qui ne tient pas compte de leurs besoins ? Comment les femmes immigrantes doivent-elles apprendre le français en six mois en vivant sous le seuil de la pauvreté, sans éseau de soutien et sans place en garderie ?
Nous doutons que le gouvernement de François Legault soit en mesure de épondre à ces questions, et encore moins d’y proposer des solutions. Pour les travailleuses des centres de femmes, ces situations font partie du quotidien. Nos actions permettent aux femmes de reprendre du pouvoir sur leur vie dans des contextes difficiles.
Le Centre travaille depuis 50 ans à prévenir les violences faites aux femmes par la mobilisation citoyenne, la sensibilisation et l’intervention féministe. Cela fait des années que les centres de femmes exigent la mise en place de mesures pour améliorer les conditions de vie, mais il semblerait que notre travail ne soit pas reconnu comme essentiel dans la défense des droits des femmes. Les centres de femmes doivent être reconnus comme faisant partie de la solution pour mettre fin aux violences genrées. Nous exigeons le respect de toutes les femmes et la reconnaissance des violences qu’elles vivent
Au Centre des femmes de Longueuil, notre travail représente 365 jours d’actions contre les violences faites aux femmes.
Centre des femmes de Longueuil