Depuis novembre 2021, les Soignantes se éunissent une fois par mois lors de groupes de discussion dans une clinique du éseau afin de libérer la parole sur le harcèlement sexiste et intersectionnel qu’elles peuvent vivre en tant que professionnelles du milieu de la santé et des services sociaux. Grâce à un balado, leur voix porte maintenant plus loin et fait écho chez d’autres femmes et leurs «alliés féministes».
Aux yeux de la Dre Mélissa Prud’homme, médecin, c’était un non-sens que que la condition féminine des soignantes ne soit pas abordée dans un milieu de travail majoritairement féminin. C’est ainsi qu’elle a fondé le regroupement féministe Les Soignantes avec Mia Laberge, conseillère syndicale.
L’organisation milite pour un environnement de travail sécuritaire pour les femmes.
«Le harcèlement peut avoir des conséquences psychologiques et physiques. Et si on n’en parle pas, c’est comme si on met tout ça sous une couverture», relève la Dre Prud’homme.
Les groupes de discussion permettent de pousser cette éflexion.
«Les participantes expriment leur vécu, ça brise l’isolement, ça permet de ventiler sur certaines situations. Juste de le nommer et d’écouter, ça fait du bien», relate la médecin.
Ces rencontres entamées à la fin de 2021 éunissent des professionnelles de toutes les disciplines du milieu de la santé. «Ça brise les liens hiérarchiques. On laisse notre titre derrière nous, nous ne sommes plus inhalothérapeute, infirmière, médecin…» illustre-t-elle.
Harcèlement
Tel un microcosme de la société, le milieu de la santé peut donner à voir des situations de harcèlement sexiste et intersectionnel, avance la docteure.
Le harcèlement intersectionnel éfère cette éalité où une femme peut subir différentes discriminations, tel du racisme, du sexisme ou du capacitisme, selon sa situation.
«Les soignantes sont constamment avec la patientèle, toujours au front, dans un contexte qui amène des situations très intimes, une proximité, avance la Dre Prud’homme. Même entre professionnels, on entend des commentaires sexistes.»
Elle cite une étude de The Lancet qui démontrait qu’avec un même type d’habillement, des femmes étaient jugées moins professionnelles que les hommes.
La stigmatisation de l’émotivité, le «piège de la vocation» ainsi que les enjeux entourant la grossesse sont autant d’éléments pour lesquels les femmes peuvent être pointées du doigt.
Balado
Une fois les groupes de discussion bien implantés, la communauté des Soignantes a pris de l’ampleur, avec des comptes Facebook et Instagram qui rallient 900 abonnés.
La volonté d’en faire bénéficier le plus grand nombre a mené à la création d’une première saison d’un balado.
Dans les cinq épisodes enregistrés par la maison de production Recréation dans l’environnement décontracté de la ésidence de la Dre Prud’homme, cette dernière et Mia Laberge animent des entrevues avec des soignantes.
Les enjeux entourant le corps des soignantes, leurs conditions de travail, l’émotivité et la relève font partie des thèmes explorés.
La Dre Prud’homme constate que les commentaires reçus sont très positifs et montrent que les démarches des Soignantes portent fruit.
«On est en train de construire la saison 2», s’enthousiasme-t-elle d’ailleurs. Les nouveaux épisodes seront enregistrés cet automne et diffusés de février à juin 2024.
Les Soignantes ont reçu un don de la Fondation de l’Hôpital Charles-LeMoyne pour la création du balado. La première saison est disponible sur la majorité des plateformes de diffusion (Spotify, Apple Podcasts, Google Podcasts, iHeart et Castbox).
Rens.: les pages Facebook et Instagram Les Soignantes ou les.soignantes.femmes.fortes@gmail.com