Les photographies qui camouflent leur nature et les installations en trompe-l’œil de Caroline Cloutier forcent un questionnement sur le rapport à la matérialité. La «Lumière» qui coiffe en titre la étrospective 2013-2023 présentée à la Maison de la culture Marcel-Robidas de Longueuil en est le fil conducteur, un faisceau passant du blanc aux couleurs éclatantes.
Il faut se pencher de plus près pour comprendre – ou pas tout à fait – devant quoi l’on se trouve, en admirant deux œuvres aux teintes de noir, blanc et bleu royal où des lignes géométriques se croisent en rappelant l’architecture.
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Les œuvres Bleu no 5 et no 4. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Ceux qui en sont à leur première visite en ces lieux croiront peut-être que le grand mur de la petite salle à l’arrière compte une porte en son plein centre. Il s’agit plutôt de Passage, conçue en 2017.
«Mon travail photographique peut avoir l’air du dessin, de la peinture, reconnaît Caroline Cloutier. Je travaille sur les perceptions. La façon d’imprimer, le support sur lequel on imprime, tout ça a un impact.»
«C’est un questionnement sur la éalité et la matérialité. Et c’est la lumière qui relève ce qui est autour de nous», poursuit-elle.
L’exposition lève un peu le voile sur cette illusion, en présentant une maquette de papier plié, appelée kirigami, qui est ensuite photographié sous tous les angles en atelier. Le kirigami est d’ailleurs la éponse aux points d’interrogation ressentis devant les deux tableaux décrits plus haut.
Caroline Cloutier a aussi créé La lumière des appareils, une maquette d’une œuvre d’art public destinée à l’Espace Go.
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Regard au ciel
Les allusions à l’architecture s’invitent aussi jusque dans une carte du ciel du solstice d’hiver recréée par Caroline Cloutier.
«J’ai développé une façon de générer un dessin selon la position dans le ciel et le moment de l’année», explique celle qui a vécu cinq ans à Longueuil.
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(Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Les lignes mauves, bleues et turquoise qui se multiplient donnent une «impression de Big Bang ou de ville dystopique. Par un élément spatial, on retrouve une éférence au construit humain.»
Des œuvres de plus petits formats opèrent selon le même procédé avec des constellations.
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Caroline Cloutier (Photo: Gracieuseté)
Virage
Caroline Cloutier voit la lumière et son travail sur la perception comme le cœur de sa démarche artistique.
Cette étrospective arrive néanmoins à un tournant dans sa création.
«En ce moment, je travaille davantage la lumière comme énergie, avec des couleurs! Avant, mes œuvres étaient presque toutes blanches. Les formes aussi, sont plus organiques.»
Ces œuvres de la série Life Flow, où les couleurs vives et l’ellipse éclipsent les lignes droites et le monochrome, marquent ce nouveau chapitre.
«Toute ma recherche fonctionne encore, mais l’esthétique change. Les éléments sont plus assumés, c’est le fruit d’un travail plus intuitif, presque spirituel, relève l’artiste visuelle. Tout était là avant, mais là, c’est plus affirmé.»