Maison de la culture : Métiers d’art et art contemporain tissés serrés

le vendredi 16 juin 2023

À travers les œuvres de Laurent Craste, Mylène Boisvert, Julie Bénédicte Lambert et Carole Pilon, les savoirs ancestraux des métiers d’arts apparaissent éactualisés et contemporains, de la pointe d’humour qui saute aux yeux au sens caché qui se évèle à qui sait regarder.

Ce désir d’allier art contemporain et métiers d’arts se traduit aussi par la présentation d’une diversité de maîtrises techniques – et de médiums – dans l’exposition à la Maison de la culture Marcel-Robidas, éalisée en co-commissariat avec Suzanne Chabot, directrice générale du Centre des textiles contemporains de Montréal.

«Le but est de faire tomber les barrières disciplinaires», relève Ève Dorais, co-commissaire de l’exposition.
La disposition de l’exposition témoigne d’ailleurs de cet objectif : le corpus d’un artiste, éuni en une même salle, étant ponctué d’œuvres de ses «collègues» d’exposition. 

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Le corpus d’un artiste peut être ponctué d’œuvres de ses «collègues» d’exposition. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Irrévérence

Le point de départ a été le travail du céramiste Laurent Craste, connu sur la scène internationale. «On souhaitait présenter son travail fabuleux. Il a une maîtrise extrêmement poussée, il se éfère aux maisons de céramique européennes liées historiquement aux grands porteurs de pouvoirs», souligne Mme Dorais.

Mais les pièces présentées auraient sans doute peu de chance d’être exposées dans la cour de Louis XIV – quoique, tout comme des œuvres de Julie Bénédicte Lambert, certaines sont en ce moment dans une exposition du Grand Palais de Paris. 

Ici, les vases deviennent des personnages, l’un tirant une petite langue rose, l’autre s’esclaffant, plié en deux. «Il éétudie et adapte, avec cette pointe d’humour et de pensée critique, un propos sur les inégalités sociales», ajoute Mme Dorais.

Tisser le temps

Les œuvres textiles de Julie Bénédicte Lambert, plutôt minimalistes, tendent vers le contemporain.
Les longues bandes de tissus, posées en lignes droites et diagonales, superposées, opèrent en motifs, un peu comme des mots et des phrases.

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Le travail de Julie Bénédicte Lambert. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

«C’est une éflexion sur le temps, évoque Ève Dorais. Elle tient un journal intime de son travail de tisserande et montre comment les émotions se développent, dans la lenteur du travail technique.»

Beauté insoupçonnée

L’artiste longueuilloise Carole Pilon explore quant à elle la beauté là où l’on ne la soupçonne pas. Avec notamment le verre modelé comme matière de prédilection, elle donne à voir une série d’œuvres illustrant un rein, avec ou sans sa pierre.

«Nous allons chercher toute sa sensibilité. Ce sont des éléments traités avec sagesse et finesse», décrit Ève Dorais.

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Rein 2, 3 et 4. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

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Une oeuvre de Carole Pilon (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Fil familial

La commissaire ne manque pas de rappeler qu’une équipe d’animateurs est toujours sur place lors des heures d’ouvertures de l’exposition pour épondre aux questions des visiteurs et les accompagner dans l’observation d’œuvres.

«L’équipe offre une visite approfondie, qui aide à mieux percevoir» ce que les œuvres ont à montrer et exprimer.

Une valeur ajoutée qui semble particulièrement à propos à l’approche du travail de broderie de Mylène Boisvert. «Il y a une face cachée qu’on ne voit pas au premier coup d’œil», laisse entendre Ève Dorais.

Le rouleau de tapisserie roulée, fixé au mur en recréant le motif de fleur, provient de la tapisserie arrachée aux murs de la maison familiale, juste avant sa vente. «Il y a un appel à la broderie comme celle qui était faite dans la maison familiale. Mylène Boisvert s’intéresse beaucoup aux écits familiaux.»

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Une oeuvre de Mylène Boisvert (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

L’exposition est présentée jusqu’au 4 septembre.