Monter un programme d’envergure, le défi d’un résident de Saint-Philippe

le vendredi 7 juillet 2023

Le programme de basketball masculin au cégep Édouard-Montpetit a connu quelques ratés au cours des dernières années, n’ayant remporté que 10 victoires en 55 duels depuis la saison 2019-2020. Mais pour le nouvel entraîneur de la formation, Loïc Rwigema, c’est exactement le genre de défi qui l’a motivé à prendre ce nouveau poste. 

Vétéran entraîneur sur la Rive-Sud – il a notamment mené le programme du Collège Durocher depuis 2015 –, il croit au potentiel «énorme» du Cégep.

«Je n’ai jamais compris pourquoi le bateau n’avançait pas comme il se devait. Il n’y a pas d’université sur la Rive-Sud, alors les Lynx c’est le plus haut niveau de basket qui se joue ici. Il y a un énorme bassin de joueurs sur la Rive-Sud, alors c’est un peu le défi de monter un programme d’envergure qui m’a allumé», explique Loïc Rwigema, qui a offert des leçons de basketball à Saint-Philippe, où il éside. 

Celui qui était également entraîneur adjoint avec l’Université McGill depuis 2018 estime d’ailleurs que le programme pourrait être compétitif dès l’année prochaine, soulignant une deuxième moitié de saison prometteuse en 2022-2023.
«Il y avait un beau noyau, un bon petit momentum qui commençait à s’installer. Quelqu’un qui comprend le basketball comprend que Édouard-Montpetit allait quelque part», évoque l’entraîneur.

La fierté des Lynx

Comment entend-il amener le programme parmi les meilleurs? Ça passe d’abord par la culture, soutient le nouveau meneur des troupes.

«Je veux que les jeunes de la Rive-Sud aspirent à jouer à Édouard-Montpetit, un peu comme j’ai fait avec Durocher. Maintenant, les jeunes veulent venir chez nous. Et ce sentiment de fierté, ça commence à l’interne, il faut que les joueurs avec nous croient qu’on peut être bons. À partir de là, on va être capable d’attirer des joueurs de l’externe», indique-t-il.

L’aspect du recrutement est d’ailleurs central dans la stratégie du nouvel entraîneur, qui souhaite amener au cégep des joueurs de talent, certes, mais surtout des travaillants et de bons étudiants.

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«Ça prend du talent pour gagner, peu importe le niveau. Mais ma définition de talent diffère peut-être de certains. Moi je dis : il n’y a pas de substitut pour le travail acharné», note-t-il.

Implication citoyenne 

Loïc Rwigema est aussi le fondateur d’une école de basketball, basée à Saint-Lambert, en plus d’avoir mis sur pied une fondation à son nom. Cette dernière vise à aider des jeunes moins fortunés à avoir accès à un encadrement sportif, académique et social de première classe.

Il souhaite d’une part «former les leaders de demain», mais aussi s’assurer que tout le monde ait une chance de s’émanciper dans la vie.

«Au Congo, on était une famille aisée, mais quand on est arrivé au Canada, il a fallu tout repartir à zéro, vivre avec des petits salaires. On a vu l’envers de la médaille. Mais on n’a manqué de rien et j’ai voulu redonner à mon tour», explique-t-il.

Très impliqué dans le milieu du basketball, Loïc Rwigema souhaitait à l’origine travailler en politique.  

«Le basket, ç’a été un refuge pour moi avant de me lancer en politique. Et finalement, j’y ai pris goût!»

 

Comment te décrirais-tu comme entraîneur?

«Je pense je suis très minutieux, j’en demande quand même beaucoup à mes joueurs et j’aime les challenger au niveau céébral. Je suis quelqu’un de éfléchi, qui aime que les gens comprennent pourquoi ils font certaines choses. Je ne suis pas le plus grand, ni le plus costaud, je n’ai pas une grosse voix, mais j’ai appris avec le temps plusieurs manières d’instaurer le respect et ce n’est pas nécessairement en criant après les joueurs que tu instaures le respect.»