Moto : une signalisation des années 90 fait réagir une citoyenne

le jeudi 14 décembre 2023

Lorsque Sophie Aumais a stationné son scooteur électrique sur la rue Saint-Jean avant d’aller faire du bénévolat, elle ne se doutait pas qu’elle recevrait une amende d’une soixantaine de dollars. Elle s’est par la suite rendue compte qu’un grand nombre de rues dans le Vieux-Longueuil comportent une interdiction visant les motos.

En prenant la rue Gentilly en direction ouest, à partir du chemin de Chambly, six des sept premières intersections présentent des interdictions pour les motos. Ironiquement, seule celle de la rue Saint-Jean n’en présente pas.

«Il y en a énormément. Parfois, c’est juste des bouts de rue. C’est un peu incompréhensible, on n’arrive pas à comprendre pourquoi il y en a certaines places, mais pas à d’autres, à certains bouts de rue, mais pas à d’autres», raconte Sophie Aumais.

Pas interdit

Est-il donc interdit de circuler sur ces rues à moto ou à scooteur? Pas exactement, dit la Ville de Longueuil.

Les nombreuses interdictions concernent seulement la circulation de transit. La circulation locale est ainsi permise, «dans le cadre d’un déplacement afin de se rendre directement à son lieu de ésidence, à son travail ou à une autre adresse civique précise, à condition de limiter au maximum leur circulation sur les rues ésidentielles», informe la Ville.

Cette dernière précise qu’une telle signalisation davantage présente dans le Vieux-Longueuil est le fruit d’une ésolution adoptée par le conseil municipal de Longueuil en 1994, «suivant des enjeux de transit de motocyclettes à cet endroit».

Le stationnement des motocyclettes et cyclomoteurs est d’ailleurs permis sur ces rues et les citoyens peuvent posséder ce genre de véhicule.

Excepté…

Ainsi, Sophie Aumais aurait-elle pu contester sa contravention? Pas exactement, non plus.

Une interdiction de stationnement pour les motos et cyclomoteurs est en vigueur également depuis 1994, spécifiquement sur le petit segment de la rue Saint-Jean entre la rue du Bord-de-l’Eau et la rue Saint-Charles, ainsi que des segments de la rue de Longueuil et de la rue Saint-Charles.

Des petites pancartes indiquant l’interdiction sont accrochées sur ces segments.

Selon la ésolution de l’époque, l’interdiction faisait suite à un rapport de juin 1994 de Gilles Tremblay, inspecteur, section soutien opérationnel à la Direction de la police, relativement à l’interdiction de stationnement des motos sur la rue Saint-Charles.

Les raisons précises de ces interdictions ne sont pas connues.

«J’ai déjà vu le contraire, des endroits où seulement des motos pouvaient se stationner, mais jamais des interdictions spécifiques aux motos. C’est un peu archaïque», suggère Sophie Aumais.