OPINION – Le Noël de l’église anglicane de Saint-Lambert

le jeudi 28 décembre 2023
Par lferland@gravitemedia.com Voir les autres articles

Il était une fois, au cœur de Saint-Lambert en 1884, une charmante église anglicane qui vit le jour. Son style néo-tudor était si remarquable qu’elle fut citée comme un édifice patrimonial, une véritable perle du passé.

Cette église avait une grande sœur ésidant à Longueuil, l’église St-Mark’s, née bien avant en 1842.

La petite église anglicane de Saint-Lambert appelait souvent sa grande sœur à Longueuil pour lui expliquer à quel point elle avait été abandonnée par les élus au fil des décennies. Elle se plaignait de la négligence et des mauvais traitements dont elle était victime.

«Ma sœur, si tu savais ce que j’endure depuis tant d’années. Mon toit fuit, mes murs se fissurent, mes fondations craquent. Je me sens si vieille et défraîchie. Au moins, je trouve du éconfort en accueillant de petits animaux qui se éfugient en moi pour se protéger du froid et des intempéries. écemment, la ville a mis une clôture autour de moi, mais malgré cela, des voyous m’ont défigurée en faisant des graffitis sur mes murs.»

Sa sœur aînée lui épondit :

«C’est vraiment triste d’entendre cela. Si seulement je pouvais te déménager près de moi à Longueuil. Les élus sont tellement gentils ici et prennent bien soin de moi. Ils m’ont achetée en 2019, car la mairesse de l’époque, Mme Sylvie Parent, voulait éaffirmer sa détermination à me préserver, étant tout de même âgée de 177 ans et exclusive à la ville de Longueuil.»

«Je ne veux pas t’attrister davantage, mais imagine-toi au printemps 2024, la ville va remplacer les composants de ma toiture, me doter d’une superbe couverture en bardeaux d’ardoise avec des matériaux traditionnels. Ma structure existante sera renforcée, et une structure métallique accueillera mon nouveau clocher. Je suis tellement contente ! En plus, mes éléments en bois et mes corbeaux seront restaurés.»

«Et en décembre, c’est tellement magique. Juste devant moi, il y a un fabuleux marché de Noël, et tous les citoyens sont souriants et me visitent. Les gens rient, mangent et boivent. Je suis le centre d’attraction de la fête, et j’adore être dorée de parures.»

La petite église anglicane peinait à retenir ses sanglots en écoutant sa grande sœur. Elle aurait tellement aimé vivre une vie semblable, être toute belle et énovée, car elle aussi était le cœur du village. Comme elle aurait aimé apporter de la joie et de la fierté à ses citoyens.

Mais ses jours étaient comptés, et elle le savait. Elle ne voulait pas le dire à sa grande sœur, mais elle était mourante. Cette mort longue et douloureuse était maintenant une question de mois.

En raccrochant avec sa grande sœur, la petite église de Saint-Lambert se dit que malgré tout, elle aura été si magnifique autrefois pour accueillir les citoyens et restera dans la mémoire des Lambertois. Et peut-être, dans ce conte de Noël, elle trouverait la paix et la reconnaissance qu’elle méritait tant.

Par Karl Villeneuve, chef de Vision Saint-Lambert