OPINION – Urbanisme pour la population et la beauté d’un regard sur le fleuve

le mardi 14 novembre 2023
Par redactionrf@gravitemedia.com Voir les autres articles

De nouvelles tendances transforment les milieux urbains et des banlieues. Ainsi, à la suite de la vague antérieure des centres commerciaux de première génération se profilent quelques supernovas, tel le Quartier DIX30 sur la égion métropolitaine, lequel gobe terre, milieux humides, écosystèmes locaux, avale ou conditionne les eaux, pousse ses excroissances vers d’autres lieux agricoles et vers le Richelieu éventuellement, si rien n’arrête la dévastation.

Des impératifs financiers s’imposent, des paramètres de l’urbanisme n’étant plus que des éléments de vente de markéting, non une éponse à des plans directeur d’urbanisme éclairés pour la population. La mixité centre d’achats, centre commerciaux et d’affaires et ésidentiel, fait de l’urbanisme un accessoire du commercial, une mutation d’intégration urbain certes mais pas pour les bonnes raisons.

Quelques complexes commerciaux gigantesques avalent leurs prédécesseurs, et les sols agricoles, et justifient l’étalement urbain et autoroutier toujours aussi dévastateur des paysages, de patrimoines paysagers, de milieux naturels et des écosystèmes. Le Quartier DIX30, situé au croisement des autoroutes 10 et 30 à Brossard, est bâti sur d’anciennes terres agricoles, et cela se continue, et se continuera par le croisement d’achat de terres par des consortium, qui attendront patiemment que le prix marchand moyen par hectare en Montéégie, soit 50 000$/ hectare, croisse ou que leurs nouveaux projets de développement puissent aller de l’avant.

L’agriculture sur les meilleures terres du Québec n’a plus d’avenir, hormis qu’en tant que sous-domaine foncier de placements spéculatifs ou leur accaparement par des fonds d’investissements immobiliers. Là où il y de l’hommerie, il y a dévastation et destruction de l’environnement, ici maintenant, là demain sur Québec où une troisième voie serait tout entrouverte sur le même genre d’évolution, voire en bordure de fleuve dans un jumelage de tours et de boucliers opaques sur le littoral fluvial hier encore majestueux.  

Les petits centres seraient alors appelés à évoluer vers des formes hybrides, mais les milieux architecturaux ou naturels originaux auront été détruits, c’est donc sans intéêt pour un humanoïde en quête d’un milieu de vie naturel stimulant et vivant.

Les naines blanches accaparent de la matière à son entourage – ici par analogie, terre, sols, milieux humides, air et patrimoines paysagers –, jusqu’à atteindre une masse critique où elles exploseront!

La rentabilité exige que le promoteur conditionne des assemblages d’apparences alléchantes, cependant dépossédés de leur beauté naturelle et de biodiversité; c’est toujours fondamentalement la même mouture d’asphaltes, de béton et de bitume et de structures de tours et de tourelles verticales plaquées de verrières plus ou moins sombres, à contre nature, sans trop d’harmonie ou d’intégration avec le milieu naturel et l’environnement originels.

Ces montages ne sont pas là pour le bonheur, mais pour construire un montage financier constitué de ésidences et de commerces, de détails ou d’affaires, et de services logeables dans d’autres tourelles. Le client épondrait à l’appel d’une fonction arrêtée par les promoteurs, et toujours sans enfants… Et, c’est toujours forcément en quadrilatères bornés d’asphaltes et de ciment, d’où émergent des ilots de chaleur, un lieu où ègne la surclimatisation. Au bord du fleuve ou de la mer une forme d’aération naturelle intégrée à l’architecture serait pourtant possible!  

Un nouveau quartier sur Longueuil là en bordure du secteur entre la 132 et le parc nautique et le pont, sur des rives laissées quelques temps en dépravation, en attente d’un projet de tours immobilières selon la nouvelle tendance, de commerces de détail …

Pourtant un jardin était là en bordure d’une fenêtre ouverte sur le Fleuve, d’un regard dans le littoral bleuté, en nuances. Et une anse là aurait pu accueillir une plage, en amont des rejets d’eaux usées ou noires de la Pointe de l’île de Montréal…

Boucher l’horizon sur un fleuve jadis majestueux, est-ce un progrès ou une dévastation? 

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Extrait d’un essai en édaction L’Enfantôme des paysages naturels et patrimoniaux 
Michel Pagé