Parfaitement imparfaits… et capables de très grands accomplissements

le mercredi 12 juillet 2023

À 24 ans, la Brossardoise Émilie Courval a fait plus d’un «saut dans le vide» en participant à la deuxième saison de la série Parfaitement imparfaits qui vise à faire tomber les tabous en santé mentale chez les jeunes. Atteinte d’un trouble bipolaire «très bien contrôlé», elle figure parmi les quatre participants jumelés à des artistes dans un processus créatif. Les Louanges a été son mentor.

Pourquoi as-tu voulu participer à cette série ?

«Principalement, je voulais démontrer le potentiel des personnes bipolaires, car les préjugés sont très éducteurs. On pense que ce sont des personnes qui ne peuvent pas faire grand-chose. Je suis infirmière clinicienne. À 21 ans, j’ai commencé un doctorat en médecine expérimentale, en sautant la maitrise. J’y suis arrivée parce que j’ai de bonnes notes et de l’expérience en recherche, mais aussi parce que j’ai le privilège d’avoir accès à des services au privé, des services auxquels la personne moyenne n’a pas forcément accès. Ça manque grandement dans notre système de santé. Les soins en santé mentale, c’est rendu un privilège, alors que ça devrait être un droit.»

Est-ce toi qui a choisi d’être jumelée avec Les Louanges ?

«Non. Avant, je ne le connaissais pas! On m’a demandé si j’étais plus intéressée par l’idée de faire un numéro d’humour, ou une chanson. Comme je suis pianiste classique, j’ai choisi la musique.»

Comment s’est passée ta rencontre ?

«Spectaculaire! C’était fascinant, de toute beauté. Je suis allée le voir en show, et j’ai constaté la quantité de monde qui l’aiment. Et moi, j’ai eu la chance de travailler à côté de lui! C’est un artiste tellement intelligent!»

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(Photo gracieuseté)

Comment en êtes-vous venus à créer une chanson ensemble ?

«J’avais commencé à créer une mélodie de mon côté, et il me donnait des conseils. Mais on a décidé de faire un 180 degrés et d’intégrer le chant. J’ai décidé de faire un saut dans le vide! C’était une chanson pop; complètement un autre registre de ce à quoi j’étais habituée. Tout au long, je n’étais pas dans ma zone de confort. C’est d’ailleurs le but de l’émission, de se pousser plus loin.  D’habitude, je suis dans mes études cliniques, ben relax, et la musique est une passion dans mes temps libres. Là, c’était à l’avant-plan!»

Avez-vous discuté ensemble de santé mentale ?

«Oui. Lui, il a un TDAH. On s’est rendus compte tous les deux que, bien que notre trouble soit différent, il y avait des ressemblances dans la manière dont notre cerveau fonctionne. Ç’a permet de voir qu’au-delà des étiquettes, on peut à certains égards fonctionner de la même façon.»

Les 12 épisodes d’une douzaine de minutes de la série Parfaitement imparfait 2, éalisée par Érika Reyburn et scénarisée par Sarah Lévesque, sont disponibles depuis le 12 juillet sur ICI TOU.TV. 

 

Santé mentale chez les jeunes

-Au Québec, un jeune sur cinq souffre d’un trouble de santé mentale 

-50% des maladies mentales se déclarent avant l’âge de 14 ans et 75 % avant l’âge de 22 ansr
-L’hyper-anxiété touche 25 % des filles de 12 à 14 ans

-Les troubles alimentaires, qui représentent la troisième maladie mentale la plus fréquente chez les jeunes, et l’automutilation, affectent 10 à 20 % des jeunes au Canadar