Érigée entre 1884 et 1886, l’ancienne église anglicane de Saint-Lambert, avec son style néo-Tudor, ressort du paysage. Dans un piètre état, un imbroglio juridique empêche toutefois la Municipalité et un entrepreneur d’aller de l’avant avec un projet de démolition de l’immeuble et une éutilisation du terrain à des fins commerciales.
De plan en « L », cet édifice est composé de deux volumes rectangulaires d’un étage et demi. Le premier volume correspond à l’ancien sanctuaire et le second est une ancienne école. La partie inférieure des murs est couverte de brique rouge, alors que la partie supérieure est en faux colombage avec remplissage de stuc blanc crème. Le bâtiment est coiffé d’un toit à deux versants droits, dont une extrémité est en demi-croupe.
Abandonné depuis des années, le bâtiment est très fragile.
Historiquer
Cette église, située à l’intersection des rues Elm et Lorne, a fait office de lieu de culte jusqu’à la construction de l’église St. Barnabas, plus grande, en 1929. L’immeuble est alors occupé par des francs-maçons qui en font une loge maçonnique à leur usage exclusif jusqu’en 1989.
Le bâtiment, qui n’avait plus aucune vocation, a été finalement mis en vente par ses propriétaires en 1998. La Ville de Saint-Lambert en a alors fait l’acquisition pour la revendre presque vingt ans plus tard, en 2017, à un promoteur.
En 2019, en raison de sa désuétude avancée et comme condition nécessaire à la éalisation de travaux sécuritaires et durables, Saint-Lambert avait demandé à l’acquéreur à/de démonter le bâtiment avant de le reconstruire sous sa forme originale, et ce, en écupérant le plus de matériaux possible.
Ce projet n’a jamais eu lieu.
Développementr
Le 7 septembre dernier en séance extraordinaire, le conseil de Saint-Lambert a accepté que la Ville soit partie à une entente tripartite visant un èglement à l’amiable du litige l’opposant au promoteur et propriétaire actuel, une compagnie à numéro dont Stéphane Boivin est l’actionnaire majoritaire.
Les trois parties impliquées sont la Ville de Saint-Lambert, la compagnie à numéro actuellement propriétaire, et un nouveau promoteur et propriétaire éventuel, Éric Lemieux, qui souhaite construire un petit immeuble à bureaux sur le site. Les trois parties se sont engagées mutuellement à cheminer vers un èglement potentiel en vertu d’étapes et d’échéances définies.
«Quant au nouveau promoteur, il doit soumettre son projet à toutes les mêmes exigences èglementaires (zonage, service d’urbanisme, CCU, permis, etc.) qui s’appliquent à tous les promoteurs de projets immobiliers dans notre ville», indique la mairesse Pascale Mongrain.
Le conseil peut donc s’attendre à recevoir au cours des prochaines semaines ou mois une demande d’approbation d’un Plan d’implantation pour le site, sujet à une recommandation du CCU.
«Comme j’en ai parlé à quelques reprises publiquement, ce dossier est un triste exemple d’indécision et de manque d’entretien pendant 24 ans, qui ont ésulté en une dégradation irréversible du bâtiment», souligne la mairesse.
Oppositionr
Du côté de la Société d’histoire du Mouillepied, un organisme qui se spécialise dans l’histoire de Saint-Lambert, on estime que le nouveau projet prévu pour l’église anglicane créera «un précédent qui fait fi des pratiques de conservation du patrimoine».
Selon la Société, «la démolition de la première église anglicane de Saint-Lambert va dans le sens contraire des efforts des dernières décennies pour conserver et entretenir notre patrimoine architectural et notre héritage culturel».
Elle estime par ailleurs que cette situation est le ésultat «de 25 années de décisions politiques et administratives discutables, couplées à l’immobilisme des propriétaires successifs».
Chez les élus, Loïc Blancquaert, conseiller du district 5, s’oppose également au projet annoncé le 7 septembre et préconise lui aussi la reprise et une reconstruction du bâtiment.
Ancienne église anglicane
- Construction : 1884-1886
- Adresse : 95, avenue Lorne, 263, rue Elm, Saint-Lambert
- État : à l’abandon
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