Redécoupage scolaire : son fils ne sera plus un élève marcheur

le mercredi 1 novembre 2023

Il faut une dizaine de minutes au fils de Marie-Claude Beaucage pour se rendre à pied à l’école Gaétan-Boucher dans l’arr. de Saint-Hubert. Le redécoupage scolaire pour la rentrée 2024 le mènerait toutefois à l’école de la Mosaïque. Avec le très achalandé boulevard Maricourt sur son trajet, il ne serait plus un élève marcheur.

Mme Beaucage s’en désole, mais elle irait reconduire son fils à l’école, considérant le boulevard Maricourt et ses quatre intersections d’importance qu’il devrait traverser s’il s’y rendait à pied.

Un redécoupage scolaire affectant six écoles s’impose avec l’arrivée d’une nouvelle école au parc des Glaïeuls et l’agrandissement de l’école Laurent-Benoit dans l’arr. de Saint-Hubert. 

Dans chacun des six scénarios élaborés par le Centre de services scolaire (CSS) Marie-Victorin, un secteur de l’école Gaétan-Boucher – qui inclut la rue des Châtaigniers où éside Mme Beaucage – est transféé à l’école de la Mosaïque.

Le conseil d’établissement se prononce sur les scénarios, qui seront aussi soumis aux comités de parents en novembre et au comité consultatif de gestion du CSS Marie-Victorin. Le conseil d’administration du CSS adoptera le nouveau redécoupage en janvier.

Mme Beaucage croit que le sentier qui permet de joindre rapidement la rue Cornwall et l’école par la rue des Pommetiers n’a pas été pris en considération. C’est ce sentier qu’emprunte au quotidien son fils de troisième année. 
«L’accès à ce boisé est sécuritaire», avance la maman.

{{HTML|IMG|MEDIA|16085|401px|600px}}

En mauve, le trajet que fait actuellement l’élève. En jaune, celui qu’il devrait faire s’il est transféé à l’école de la Mosaïque. (Photo : GoogleMap)

Cet avis ne serait pas partagé par le CSS. Lors d’une rencontre d’information aux parents le 13 septembre, un responsable a dit à Mme Beaucage que le sentier est jugé dangereux, car il n’est pas déneigé l’hiver.

«J’aimerais qu’on compare la dangerosité de marcher dans douze pouces de neige (le pire des scénarios!) à celui de marcher sur Maricourt, une route très passante et traverser quatre intersections», a-t-elle par ailleurs écrit au directeur adjoint au Service de l’organisation et du transport scolaire.

La question du déneigement semble un faux débat, constate-t-elle aussi, car elle a obtenu la confirmation du conseiller municipal Alvaro Cueto que le sentier serait déneigé cet hiver.

Séparer un quartier

Mme Beaucage déplore de plus que le quartier a été coupé en deux – les enfants de la rue des Amandiers demeurent à Gaétan-Boucher –, séparant des groupes d’amis dans diverses écoles. 

La mère de deux enfants affirme ne pas être la seule insatisfaite des solutions proposées par le CSS. «Tout le monde est un peu frustré, mais c’est moi qui prend le lead», avance-t-elle.

Une autre maman a aussi proposé un scénario différent, selon lequel les élèves au sud de Maricourt n’auraient pas à changer d’école. 

Multiples facteurs

Le CSS prend en considération de nombreux éléments lors d’un redécoupage : favoriser les élèves marcheurs, les barrières géographiques, l’immigration, les élèves en situation de handicap ou de difficultés d’apprentissage, le nombre de locaux disponibles et les ressources des écoles.

Et ce, «pour en arriver au ésultat le plus équitable possible, pour l’ensemble des élèves», indique le conseiller en communications Pierre-Luc Déry. 

Le CSS ne précise pas si le sentier de la rue des Pommetiers a été pris en compte, mais la compilation de ces données par des outils de géomatique permet d’évaluer les distances devant être parcourues par chacun des élèves.
M. Déry assure que l’équipe du Service du transport et de l’organisation scolaire «prend très au sérieux» les impacts d’un redécoupage.

«Il ne s’agit pas de tracer une simple ligne sur une carte ou de faire une distribution arbitraire pour épondre à des quotas, mais d’offrir à chacun de nos élèves une place bien à lui, dans une école proche de son milieu de vie et en fonction de critères éfléchis, qui vont dans le sens des besoins du plus grand nombre, sans négliger les impacts individuels de chaque décision.» 

Les secteurs déterminés lors d’un redécoupage doivent par ailleurs être durables afin qu’au fil des ans, le nombre d’élèves par école soit suffisant, sans causer de surplus.