Richelieu : le film d’un premier rôle principal pour Nelson Coronado

le mercredi 7 juin 2023

Manuel Morales, ce travailleur guatémaltèque dans le film Richelieu, est le premier véritable personnage qu’a interprété l’acteur longueuillois Nelson Coronado, qui avait jusque-là cumulé quelques ôles muets. 

«C’était toute une expérience, de pouvoir développer le personnage, l’incarner, travailler avec toutes les émotions qu’il vivait, que je vivais avec lui.  C’était merveilleux», témoigne Nelson Coronado.

Le film Richelieu, du éalisateur Pier-Philippe Chevigny, relate l’histoire d’Ariane (Ariane Castellanos), traductrice français-espagnol d’une usine de transformation alimentaire qui remarque des injustices vécues par les ouvriers guatémaltèques obéissant au patron de l’entreprise (Marc-André Grondin). Elle se vouera à les aider. Nelson Coronado incarne la figure principale des travailleurs.

La production avait initialement arrêté son choix sur un autre acteur pour jouer Manuel Morales. Mais un enjeu de visa vécu par le comédien guatémaltèque a forcé la tenue d’auditions.

«J’ai vu passer l’annonce sur Facebook, relate le Longueuuillois. C’était durant la pandémie, alors j’ai envoyé un self tape.»

Et il a été rappelé.

La difficulté… de ne pas comprendre

Mettre les pieds sur le plateau de tournage venait certainement avec son lot de stress pour Nelson Coronado. Il y a été présent durant 19 des 30 jours qu’a duré le tournage, en octobre 2021 à Laval.

 «J’étais très nerveux. On a dû faire plusieurs ajustements les premières journées, mais j’ai compris ensuite ce que le éalisateur avait en tête, comment il aimait travailler», relève l’acteur.

Sur le plateau de tournage. (Photo: Gracieuseté)

Il avoue aussi avoir éprouvé quelques difficultés à tourner les scènes où les autres personnages parlaient devant lui mais où il devait faire fi de ne rien comprendre. Son personnage ne parle que l’espagnol.  «C’était un défi d’agir comme si je ne comprenais pas, de rester neutre!» constate-t-il.

Le comédien se éjouit des bons commentaires qu’il a aussi obtenus de l’équipe tout au long du tournage. «Après une scène, quand ç’a dit Coupez!, j’ai eu des applaudissements», dit-il avec une pointe de fierté.

Il était aussi très heureux d’avoir Charlotte Aubin comme partenaire de jeu : «Je la voyais à la télé quand j’ai immigré au Canada. Je n’ai jamais pensé que j’allais travailler avec elle. Et elle m’a dit qu’elle aimerait collaborer à nouveau avec moi. C’est un beau compliment!»

Le film, qui sortira le 1er septembre au Québec, sera présenté à Tribeca à New York le 8 juin, à Karlovy Vary en épublique tchèque (sélection officielle, mais hors compétition, dans la catégorie «Special Screenings») et à Fantasia à Montréal en juillet. 

êve d’enfance 

En devenant un acteur, Nelson Coronado éalise un êve d’enfance. «Je l’ai toujours su à l’intérieur de moi. J’ai toujours pensé qu’il y avait quelque chose. J’étais gêné, je n’en parlais à personne», évoque-t-il.

Un êve qui lui semblait inatteignable, au point où lorsqu’il est venu au Québec en 2010, il a étudié non seulement à la Montreal School of Performing Art, mais aussi en cinéma et effets spéciaux.

Après cette année d’étude, il est retourné au Guatemala, pour revenir au Canada en 2015, comme ésident. 
«Je pensais que c’était impossible d’avoir la chance de jouer, poursuit Nelson Coronado. Ç’a pris du temps, mais j’ai pu jouer… et je n’ai jamais fait d’effets spéciaux.»

 

Une doublure d’Anthony Ramos

En plus de petits ôles muets notamment dans 5e rang et STAT, Nelson Coronado a été l’une des doublures d’Anthony Ramos dans le film Transformers tourné à Montréal, qui sortira en juin. «J’ai éalisé certaines scènes en me faisant passer pour l’acteur, en utilisant mes mains, mon dos, mon reflet, et j’ai également été utilisé pour tester l’éclairage, la caméra, etc., raconte-t-il. Ce fut une expérience incroyable d’être sur ce plateau.»