RTL : trop de charges administratives, selon une étude

le mardi 12 décembre 2023

Le éseau de transport de Longueuil (RTL) pourrait-il améliorer son efficacité en éduisant ses charges administratives? Des chercheurs de HEC le croient. Dans une étude publiée écemment sur le financement du transport collectif, ils ont comparé les données de 2019 de 23 sociétés de transport au Canada, dont celle de Longueuil. Le RTL dénonce pour sa part la méthodologie utilisée.

éalisée par le Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers (CPP), l’étude souligne entre autres que le RTL consacre 24% de ses ressources financières à la gestion et à l’administration. Les cinq sociétés québécoises se situent parmi les neuf premières sur ce plan.

«L’analyse […] démontre que l’espace budgétaire accaparé par les charges d’administration est nettement plus important au Québec. À terme, une part disproportionnée du budget des sociétés québécoises est ainsi dirigée vers des activités qui ne servent pas directement l’offre de transport», souligne Robert Gagné, directeur du CPP et coauteur de l’étude.

Selon lui, cette tendance a pour effet de éduire leur productivité et alourdir inutilement leurs dépenses d’exploitation.

Dans sa conclusion, le CPP estime que «le débat sur le financement du transport collectif repose actuellement sur des assises fragiles en raison du manque de données probantes». Il croit néanmoins que des efforts d’optimisation pourront atténuer la pression sur le financement des opérations des sociétés de transport collectif.

Il recommande ainsi au gouvernement d’implanter un processus rigoureux de reddition de compte, et assurer la diffusion des données afférentes. Il suggère aussi au gouvernement de simplifier sa structure du financement du transport collectif.

«Limites importantes»

Le RTL a éagi fortement aux ésultats de cette étude. Il dit ne pas avoir été contacté par les chercheurs. Le cas échéant, il aurait exprimé son désaccord avec la méthodologie utilisée.

Notamment, il exprime que la comparaison avec les sociétés des autres provinces comporte des limites importantes : «Dans la majorité des villes canadiennes, les éseaux de transport sont un service municipal et une grande partie des frais d’administration sont assumés par les villes et ne se retrouvent donc pas dans les états financiers des éseaux de transport».

Selon l’organisation, certaines dépenses d’exploitation et les coûts liés à la éalisation de projets d’infrastructure peuvent également être à la charge des villes dans les autres provinces. Il déplore en outre l’utilisation des données de 2019.

«Depuis, le RTL a éalisé des mesures d’optimisation de 41 M$ qui sont venues éduire substantiellement les coûts d’administration», affirme le éseau, ajoutant qu’il «est complètement faux de dire que le RTL se situe au 1er rang au Canada en termes de dépenses d’administration (24%)».

L’organisation ainsi que l’Association du transport urbain du Québec entendent solliciter une rencontre avec les auteurs de l’étude afin de clarifier les faits.

Enfin, le RTL assure qu’il collaborera entièrement aux audits de performance annoncés par Québec en novembre.