Trois arts, une scène : Art Crush en visite au Théâtre de la Ville

le mardi 23 janvier 2024

Deux artistes de Brossard ont créé depuis une dizaine d’années une série de concerts, où musique, danse et art visuel se côtoient. Ils fouleront pour la première fois la scène du Théâtre de la Ville le 4 février, à la salle Jean-Louis Milette.

Marc Djokic, violoniste, et Avery Zhao, artiste visuelle, ont créé l’organisme Ensembl’arts et la série de concerts Artcrush avec justement la mission de présenter ces différentes disciplines sur la scène.

«C’est le format d’un concert classique, avec un entracte, des pièces, un programme, mais multidisciplinaire. Donc, la musique est interprétée trois fois en même temps : par le visuel, le mouvement et la musique», décrit Avery Zhao, qui elle, va peindre durant le concert.

Le Trille du Diable, célèbre pièce du compositeur Giuseppe Tartini, et autres œuvres baroques seront interprétées en collaboration l’orchestre Ensemble Caprice.

«C’est un programme qu’on a déjà fait avant et ç’a été un gros succès. Alors on s’est dit : pour une première performance à Longueuil, on devrait vraiment faire ce concert», raconte Marc Djokic.

«Ce que le public nous dit souvent, c’est que le temps passe très vite. Que c’est intéressant parce qu’ils n’ont jamais vu quelque chose comme ça avant.»

-Avery Zhao 

 

Moments magiques

Avery Zhao admet que la préparation pour un tel événement est «très intense», afin de bien coordonner chaque discipline, notamment la chorégraphie des danseurs, qui doit s’harmoniser avec les autres artistes sur scène. En tout ils seront une dizaine d’artistes à Longueuil.

Et bien sû, elle doit préparer ses propres œuvres qu’elle créera sur scène. Elle indique avoir un plan, qui souvent «se concrétise quelques jours avant».

«Quelques fois dans un concert, il y a des moments magiques où tu peux oublier que tu es en spectacle. Avec la musique et les danseurs, c’est comme si ce que tu peins, c’est la seule chose que tu peux peindre. Ça, c’est très spécial!» témoigne-t-elle.

Ce plan ne se limite d’ailleurs pas qu’à l’œuvre en soi.

«Ça requiert beaucoup de recherches au niveau matériel. Le plus facile pour peindre rapidement, c’est de l’aquarelle, mais tu ne peux pas utiliser l’aquarelle quand tu peins à la verticale, l’eau va juste couler. Ça prend des matériaux assez vite pour l’application, dont le trait est assez épais pour être visible du public», ajoute l’artiste visuelle.

 

 

Concerts sur pelouse

En plus des spectacles, l’organisme propose différents ateliers, notamment auprès de communautés vulnérables et minoritaires comme des itinérants, des personnes avec des problèmes de santé mentale ou des femmes victimes de violence. Il fait également de la recherche et du mentorat.

Durant la pandémie, les artistes ont participé aux «mini-concerts santé», où ils se produisaient à l’extérieur, par exemple devant des maisons. Le programme, lancé par Ensemble Caprice et Ensemble ArtChoral, a d’ailleurs perduré après la pandémie.

«Ç’a été un grand succès. Les pelouses sont devenues les salles de spectacle et les voisins sortaient. C’est surprenant le nombre de voisins qui se rencontraient pour la première fois, qui ne s’étaient jamais parlé avant. C’est le pouvoir de la musique!» évoque Marc Djokic.