Un baume sur son combat contre la COVID longue

le lundi 10 juillet 2023

Josée Bilodeau n’avait rien prévu pour les deux jours suivant notre entrevue. Atteinte de la COVID longue, la jeune femme de 36 ans savait que cet effort intellectuel déclencherait chez elle certains des quelque 200 symptômes reliés à cette affection et qui la confinent à une vie de moine. 

Fatigue extrême, maux de tête, acouphènes, perte d’équilibre, chutes de pression; depuis un an, elle en ressent plusieurs, après avoir testé positif à la COVID-19 une première fois en juin 2022.  Elle qui avait pourtant été vaccinée à trois reprises.

«J’ignore où et comment j’ai pu l’attraper, dit-elle. Comme j’étais à l’emploi de la Fondation de l’hôpital, on se devait d’observer les précautions d’usage.» Mais déjà, à l’été 2022, plusieurs des restrictions avaient été levées dans la sphère publique.

Aussi, la simple COVID-19 que plusieurs ont subi durant quelques jours, a plutôt décidé de s’installer chez elle en ésidence et lui a été diagnostiquée officiellement COVID longue cinq mois plus tard, en novembre.

Ce que plusieurs considèrent encore comme une maladie imaginaire est reconnue officiellement par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis octobre 2021. Selon la santé publique, une personne atteinte de COVID-19 peut cependant cesser l’isolement et n’est donc plus considéée à risque de transmettre la COVID à partir de 10 jours suivant le début des symptômes.

Mais la vie au quotidien a néanmoins changé du tout au tout pour Josée Bilodeau. Les symptômes d’acouphène l’empêchent d’assister à des spectacles ou de se retrouver dans un environnement trop bruyant. Même chose pour la luminosité moindrement intense qui lui cause des maux de tête.

«Moi qui étais une femme toujours active à 110%, je dois maintenant demander à mes parents de faire mon épicerie», raconte-t-elle.

Le moindre effort physique ou intellectuel, que ce soit la lecture, voire de prendre part à un souper en famille, entraîne inévitablement un épisode de grande fatigue, parfois jusqu’à 72 heures plus tard.

La multiplication des cas de la COVID longue a d’ailleurs amené le CISSS de la Montéégie-Ouest à mettre en place le programme CO-VIE, des services offerts en mode virtuel, auxquels Josée Bilodeau a eu accès.

Ceux-ci sont conçus pour que l’usager puisse bénéficier en même temps d’un suivi personnalisé et du soutien de personnes qui vivent une expérience similaire. Des ateliers en groupe combinés à des suivis individuels complémentaires sont aussi offerts.

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(Photo Journal Saint-François – Mario Pitre)

« Le fait de devoir rester à la maison tout le temps crée un problème d’isolement qui devient difficile à subir au niveau psychologique, mentionne-t-elle. Et puisqu’il s’agit d’une maladie encore méconnue, les traitements demeurent expérimentaux, on ignore si elle durera des mois, des années.» 

Un baume sur son combat

Cet état de santé affecte aussi la sécurité financière de la trentenaire, qui demeure en arrêt de travail depuis plusieurs mois.

Question de combler ce besoin et pour ne pas rester inactive, Josée Bilodeau a élaboré divers baumes pour les lèvres et cheveux conçus à partir d’huiles naturelles. Un projet qui lui permet d’y aller à son rythme et qui est inspiré par certains des symptômes dont elle témoigne.

«J’ai commencé tranquillement dans ma cuisine en expérimentant diverses formules pour mon propre besoin et j’y ai décelé une belle opportunité de les faire connaître.»

Elle dit avoir reçu de belles éponses sur les éseaux sociaux, notamment en provenance des proches de gens atteints de la COVID longue.