Un café opéré par des élèves polyhandicapés non verbaux, c’est possible

le vendredi 23 juin 2023

Le café «Chez Brenda» est l’un des 10 finalistes au concours canadien de CBC, Dream the impossible. Sa particularité? Il ouvrira à l’École égionale Brenda-Miller à Châteauguay et sera opéé par des élèves polyhandicapés âgés de 4 à 21 ans. 

La compétition consiste à présenter un projet communautaire «qui est très difficile à éaliser», selon l’une des instigatrices du projet et professeure, Ariane Hall. 

En juillet, il y aura trois vainqueurs. Le premier remportera 10 000$, alors que le deuxième et le troisième gagneront chacun une somme de 5 000$.  

Avec le grand prix du concours, Mme Hall souhaite financer le café pour qu’il puisse ouvrir cet automne. Les élèves qui y travailleront ont une déficience intellectuelle modéée ou profonde, associée à un autre handicap, à une déficience motrice grave ou à un trouble du spectre de l’autisme, précise l’enseignante. 

But du café 

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Le logo du café Chez Brenda. (Photo gracieuseté)

Le projet vise l’équité, la diversité et l’inclusion. Avec l’enseignante Sonia Laramée et la conseillère pédagogique Alexandra Primeau, Ariane Hall veut permettre aux jeunes d’acquérir des compétences qui pourront leur servir toute leur vie. 

À titre d’exemple, ils travailleront quotidiennement dans la cuisine pour se familiariser avec les différents ustensiles, puis ils serviront de la nourriture comme des muffins et apprendront à «agir avec le froid et le chaud de manière sécuritaire». 

Les élèves visés par le projet ont généralement de la difficulté à communiquer, à interagir avec les gens et à faire entendre leur voix, indiquent les deux enseignantes en entrevue au Soleil de Châteauguay. Le café les forcera à cogner aux portes des classes pour aller porter la nourriture et des boissons aux autres élèves, afin qu’ils se dégênent au fil du temps, énonce Ariane Hall. 

«On souhaite gagner la première place parce que ça pourrait inciter d’autres milieux avec des élèves comme les nôtres à faire des activités avec eux et à leur faire développer des compétences qui serviront aussi sur le marché du travail», expliquent-elles. 

Chaque enfant devra travailler deux ou trois jours par semaine pendant les heures de classe.  

Un classement surprenant

Avant d’atteindre le top 10, le projet était parmi les 20 meilleurs du concours version anglaise. À ce stade, le trio d’enseignantes est surpris de la décision du jury. 

«Lorsqu’on a soumis notre projet au début, on ne s’attendait pas à ce qu’il soit sélectionné parce qu’il n’est pas d’une grande envergure. C’est vraiment local et ce n’est pas tout le monde qui comprend les défis de nos jeunes», mentionne Mme Hall.

Sa collègue Sonia Laramée, quant à elle, trouve «emballant» qu’un projet québécois soit parmi plusieurs initiatives du Canada anglais. Un autre projet de la province s’y trouve aussi.

Sans l’argent du concours 

S’il ne fait pas partie du top 3, le projet va tout de même se éaliser à la prochaine rentrée scolaire. Cependant, la date de son ouverture pourrait être décalée et les organisatrices se mesureront à un «défi supplémentaire» pour obtenir du financement.

«On peut aller chercher des fonds à l’organisme OSEntreprendre ou auprès du Centre d’entrepreneuriat des Grandes-Seigneuries. Toutefois, plus on a des subventions rapidement, plus on peut ouvrir le café rapidement», exprime Ariane Hall.

Jusqu’au 19 juillet, le public peut voter pour le café à l’adresse suivante: https://www.cbc.ca/dream-the-impossible-contest/