Même s’il n’a jamais œuvré dans une cuisine au cours de sa longue carrière de 38 ans chez Owens Corning, Sylvain Pratte est devenu le chef de ses collègues, préparant déjeuners occasionnels et repas congelés appréciés de tous.
« Je voulais prendre ma retraite en novembre 2022, mais j’ai changé d’idée et décidé de rester pour passer le temps. Puis à un moment j’ai décidé de faire des crêpes pour offrir aux collègues. La première fois, j’en ai fait 79. Chaque fois suivante c’était plus de 80. J’ai ensuite fait des sandwichs à la grillade et c’est devenu une habitude d’offrir des repas chez Owens Corning. Les gens embarquent et les profits vont à une bonne cause », indique Sylvain Pratte qui a eu à s’équiper adéquatement pour ses déjeuners en direct.
Effectivement, les profits tirés de la vente de ses repas concoctés avec patience et amour seront versés à la fin de l’année à Moisson Sud-Ouest, la banque alimentaire du Suroît.
Manger pour mieux nourrir les autres
En février dernier, Sylvain Pratte, un ouvrier à la maintenance, avait déjà emmagasiné un beau profit pour la cause. C’est alors qu’il a ajouté un défi à son expertise de chef du dimanche. « On a eu de la difficulté à s’approvisionner en repas congelés dans la cafétéria de la compagnie. Les prix ne cessaient d’augmenter. J’ai alors ajouté les lunchs à mon offre. J’en ai fait quelques-uns en ayant en tête de respecter le coût de 5 $ et de faire un peu de profit pour Moisson. Finalement, avec une bonne portion, on fait 2,40 $ de profit », lance l’homme qui adore jaser et faire plaisir autour de lui.
Son bœuf Stroganov est parmi les plus courus de ses plats selon ses collègues. « Tout le monde est gagnant. Les collègues aiment ça, la compagnie peut offrir ce service de repas congelés, on a un profit et Moisson Sud-Ouest en profite », dit celui qui a déjà mitonné plus de 400 plateaux de repas congelés pour les employés chez Owens Corning à Salaberry-de-Valleyfield.
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Après 38 ans chez Owens Corning, Sylvain Pratte est devenu le chef de ses collègues. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)
Poulet à la sauce rosée, œufs bénédictines, omelettes, repas des Fêtes, Sylvain Pratte aime découvrir et essayer. « Les gens me font confiance, je fais très attention à l’hygiène et à l’inverse je fais confiance aux autres pour le paiement. On laisse la boîte sur place, les gens prennent un plat et paient. Certains laissent plus parce que ça va à Moisson », ajoute le généreux employé qui tiendra bientôt des déjeuners en direct.
« Ça c’est le matin même, à la cafétéria. Des crêpes, la recette de ma mère, avec jambon, fromage, jus d’orange. En dedans de 5 $ ou 6 $ tout le monde est bien content », explique celui qui a trouvé le timing parfait pour servir ses plats chauds et à la satisfaction de tous.
Thierry Ouellette, chef des opérations à l’usine campivallensienne est subjugué par cet élan de son collègue. « Il vient sur ses journées de congé. Il cuisine à la maison. Tout ça bénévolement. Il fait ça pour les autres, c’est incroyable. On doit souligner des gestes comme ceux-là et tenter d’inspirer d’autres personnes à faire de même dans la égion », plaide-t-il.