Un Laprairien se prononce sur l’islam dans un recueil

le mardi 13 juin 2023

L’islam est un sujet controversé au Québec. Alors que certains accueillent les pratiquants à bras ouverts, d’autres craignent qu’ils imposent leurs mœurs et traditions. Dans son recueil Fenêtres sur l’islam, ses musulmans et ses islamistes, le Laprairien Ferid Chikhi tente de séparer la minorité religieuse bruyante des musulmans québécois qui souhaitent s’intégrer dans leur nouvelle société d’accueil.

«En 1887 et 1927, lorsque le Wahhabisme et les Frères musulmans ont imposé leur vision du monde, ils ont voulu que tous les musulmans aillent dans le même sens, déplore le natif d’Algérie. La grande majorité s’y oppose, mais cette petite masse désire que tous adoptent leur point de vue.»

L’auteur de 74 ans dénonce également les prises de position de certains islamistes sur le traitement des femmes et la violation des droits de la personne.

Il indique, dans son ouvrage publié à compte d’auteur, que les musulmans ne veulent plus «être associés à la mort, ni à la négation des libertés individuelles, et encore moins à la destruction».

«Ils veulent vivre comme tous les citoyens, là où ils se trouvent», poursuit-il.

M. Chikhi estime que le Canada est considéé comme le pays le plus accueillant au monde par la communauté arabo-musulmane, entre autres parce que chacun est libre de se comporter comme bon lui semble, notamment en raison de sa Charte des droits et des libertés. Or, certains islamistes en feraient fi.

«Ils font une lecture éductrice des principes et des valeurs de cette charte et exigent que leurs lois, leurs valeurs, leur Charia soient le cadre de éférence, non seulement pour eux et leurs proches, mais encore plus pour tous les musulmans», enchaîne-t-il.

Craintes

Ferid Chihki se désole que les islamistes crient à l’islamophobie et au racisme lorsque certaines situations ne leur sont pas favorables. Cette opinion est grandement partagée au sein des groupes sociaux et des communautés musulmanes selon lui, mais peu d’entre eux se lèvent pour s’exprimer.

«Les musulmans ne parlent pas contre leurs communautés, explique-t-il. Il ne s’agit nullement d’un compromis ou d’un accord, mais bien plutôt d’une habitude qu’il faudra déconstruire.»

Dans son ouvrage, il reconnait que l’Islam a connu des périodes durant lesquelles ses chefs ont mal agi en abusant de leurs pouvoirs, mais il rappelle qu’il y a également eu des périodes où des leaders bienveillants et équitables ont gouverné.

Le Laprairien estime que les musulmans «ne doivent plus se taire face aux exactions commises par ceux qui usent de leur religion pour justifier leur volonté de pouvoir, leur domination et leurs crimes contre l’humanité».

«Si les musulmans continuent de se cloîtrer dans ce silence, il leur faudra accepter d’être qualifiés de complices», croit-il.

Il juge d’ailleurs raisonnable que le gouvernement du Québec ait adopté un projet de loi pour garder la laïcité au sein de l’État.