VIDÉO – Des logements sociaux pour apaiser la crise qui affecte durement les femmes

le mardi 27 juin 2023

L’image est forte : le manque de logements est tellement criant que certains – et certaines – sont contraints de dormir dans une voiture ou encore dans un campement… à l’instar de celui temporairement érigé au parc St.Mark, le 27 juin en après-midi. Par cette occupation symbolique, le Comité d’actions féministes de l’agglomération de Longueuil (CAFAL) demande davantage de logements sociaux. 

«On voit beaucoup de chefs de familles monoparentales qui n’ont pas le budget nécessaire pour trouver un logement avec suffisamment de chambres. Et les femmes racisées sont encore plus touchées par la crise du logement, car elles vivent de la discrimination. Si leur nom ou leur accent est différent, les propriétaires font un tri», décrit Ariel Trickey Massé, intervenante au CAFAL.

Des femmes vivront ainsi de l’«itinérance cachée» en allant habiter chez un ami, en dormant sur un divan ou même en installant une tente dans une cour, rapportent les organismes sur place, dont le Comité logement Rive-Sud et le Centre des femmes de Longueuil.

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(Photos: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

D’autres peuvent continuer de subir de la violence conjugale ou tolérer «une situation dangereuse ou inacceptable en habitant chez des gens qui ne sont pas de confiance», faute de trouver un logement adéquat où déménager, relève Mme Trickey Massé. 

«On le voit même en maison d’hébergement, ajoute-t-elle. Même si elles ne vivent pas de violence conjugale, des femmes les contactent, car elles ne trouvent pas de logement ailleurs! Ça crée énormément de stress et d’inquiétudes.»

Le Comité logement Rive-Sud expose que 4355 femmes sont aux prises avec des «besoins impérieux» en logement à Longueuil, alors qu’elles vivent dans un logement trop petit, trop cher ou en mauvais état. Leur revenu médian est de moins de 23 000$. 

Le prix moyen d’un 2 ½ à Longueuil est de 935$ par mois, ce qui représente 11 220$ annuellement. ègle générale, il est recommandé de dépenser 30% ou moins de son salaire pour le loyer.

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(Photos: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Ouverture et inquiétudes

«Il y a très peu de logements disponibles et encore moins de grands logements. On ne voit pas d’amélioration», constate Caroline Vohl, du Comité logement Rive-Sud.

La liste de demandes pour habiter un logement social affiche encore les 2000 noms à Longueuil. 

C’est pourquoi davantage de logements sociaux, HLM et coopératives doivent lever de terre, estime le Comité. 

Les organismes demandent que Québec finance adéquatement les villes, pour que le droit de préemption soit applicable.

«On sait que l’administration de Catherine Fournier à la Ville de Longueuil est très favorable, mais on ne veut pas non plus que la ville devienne une ville de condos», évoque Mme Vohl, citant en exemple les écentes constructions dans le secteur du métro, qui comptent aussi des appartements locatifs.

À ses yeux, le logement social aurait eu sa place dans un tel projet de développement. «À Griffintown, on l’a vu, il y a une tour d’appartements et il s’agit d’une coopérative. Il existe des modèles de densité qui peuvent être intéressants», illustre-t-elle.

La présidente du Centre des femmes de Longueuil, Cécile Roy, constate aussi que la mairesse Fournier est «attentive» aux demandes du milieu communautaire en la matière. «Mais elle n’a pas tous les pouvoirs. Cela relève aussi du provincial», nuance-t-elle.

 

À l’aube du 1er juillet

 

 

 

À moins d’une semaine du 1er juillet, le Comité logement Rive-Sud ignore si plusieurs ménages se retrouveront à la rue ou dans une situation difficile, alors qu’historiquement, les gens contactent l’organisme uniquement à la dernière minute. 

«On espère que ça va rester comme ça et que ça ne sera pas si pire cette année», exprime Caroline Vohl, qui prévoit qu’il y aura possiblement moins de déménagements cet été.

Elle nuance toutefois ce qui peut sembler une bonne nouvelle.

«L’an passé, à la Ville de Longueuil, les gens ont été hébergés plus longtemps. Les besoins étaient différents, les situations plus compliquées. Ce n’est pas parce qu’il y a moins de monde que ça veut dire que c’est plus facile comme crise.»