L’équipe de la Maison LePailleur à Châteauguay a eu un éveil brutal ce lundi matin au lendemain d’une fin de semaine remplie des festivités liées au 350e anniversaire de la seigneurie de Châteauguay. Le monument Le Jardin des Bâtisseurs a été vandalisé moins de 24 heures après son inauguration dimanche. L’œuvre est brisée et les dommages sont évalués à plus de 2 000 $.
Le musée historique travaillait depuis près d’un an à ce projet visant à «créer un legs collectif pour souligner l’apport de tous nos ancêtres et de tous les gens qui ont construit le Châteauguay qu’on connait aujourd’hui», explique la directrice de la Maison LePailleur Karine Landerman. Une poutre en bois de près de 40 pieds, qui traînait depuis des années dans le sous-sol de la Maison, a été convertie en grand banc public sur le terrain du musée.
{{HTML|IMG|MEDIA|15338|375px|500px}}
Le monument avant le grabuge. (Photo : gracieuseté Maison LePailleur)
Derrière ce banc, cinq personnages grandeur nature illustrant cinq savoir-faire d’époque ont été dessinés par l’artiste local Stéphane Poirier. Les dessins de la sage-femme, le forgeron, l’herboriste, le maçon et le charpentier ont été reproduits sur des feuilles d’aluminium. Or, les panneaux du maçon et du charpentier ont été complètement brisés et les trois autres ont également été abimés par les vandales.
{{HTML|IMG|MEDIA|15337|667px|500px}}
Un des personnages saccagés. (Photo : Le Soleil – Valérie Lessard)
«C’est la deuxième fois qu’on s’attaque à des œuvres. Cette fois-ci, ça vient vraiment secouer notre équipe qui a mis tant d’efforts à offrir ça à la population», se désole Mme Landerman. «On voulait faire un bel hommage au passé. Il n’y avait rien de controversé dans cette œuvre. C’est comme si les gens n’avaient pas de respect pour le passé», commente pour sa part l’artiste Stéphane Poirier.
Attristé que son œuvre ait été détruite si rapidement, il se console en se disant que les dessins originaux sont toujours numérisés et pourront être éimprimés. Cependant, cela engendrera des coûts supplémentaires, rappelle-t-il.
La Maison LePailleur a investi plus de 30 000 $ pour la éalisation du monument dont le coût total est estimé à plus de 50 000 $. La Ville de Châteauguay y a également contribué financièrement. La portion des personnages représente une somme de 5 000 $.
Deux œuvres vandalisées en 2 mois
La première œuvre vandalisée est la Boîte aux lettres alvéolaires de l’artiste Tali Lévesque, installée depuis 2020 sur le terrain du musée. Elle a été complètement détruite au mois d’août.
Le site du situé sur le boulevard Salaberry Sud, est une propriété de la Ville de Châteauguay. Il fait aussi office d’espace public. Depuis le début de l’été, des signes de vandalisme ont été remarqués à plusieurs reprises, souligne Mme Landerman. À au moins 5 reprises, des gens ont allumé des feux à ciel ouvert à cet endroit, mentionne-t-elle.
Par crainte d’avoir une mauvaise surprise, le Musée avait d’ailleurs attendu à la dernière minute avant d’installer les personnages du Jardin des Bâtisseurs. «Malheureusement, ça aura pris moins de 24 heures», exprime Mme Landerman, choquée de la tournure des événements.
Sécurité renforcée
Les personnages seront retirés de l’œuvre le temps que le site soit davantage sécurisé, précise-t-elle. «La Ville avait déjà prévu bonifier le projet en y ajoutant un éclairage. On y installera aussi des caméras de surveillance», informe la directrice de la Maison LePailleur.
Des plaintes ont été déposées au service de police de Châteauguay concernant les deux actes de vandalisme. «Il n’y a pas de pistes d’enquête jusqu’à maintenant. On invite vraiment la population à contacter la police s’ils ont été témoins de quelque chose», conclut Karine Landerman.
Le nouveau mobilier au parc du 350e CMP a également été abimé a pu constater Le Soleil de Châteauguay lors d’une visite lundi. Les plexiglas derrière les logos du 350e et CMP ont été brisés.