VIDÉO : Soupes Solidaires : une question d’équité   

le lundi 2 octobre 2023
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local Voir les autres articles

On le dit souvent : rien de tel qu’une bonne soupe quand on a faim. Les élèves de l’école primaire Saint-Joseph dans l’arr. de Saint-Hubert à Longueuil, profitent maintenant du projet des Soupes Solidaires de La Tablée des Chefs.   

Ça sentait bon la soupe dans le gymnase de l’établissement du boulevard Grande-Allée où, pour l’occasion, une table avait été dressée pour faire le service, le 29 septembre. De projet pilote l’an passé dans cinq écoles du Québec dont Saint-Joseph, les Soupes Solidaires sont devenues une éalité. 

Maria, Sivaamsi et Dalanda assuraient le service ce jour-là. Et les trois sont d’avis que la soupe aux légumes sent très bon. Pour ces grandes de la 6e année, l’implication dans leur école est très importante. «J’aime ça aider les autres», d’avouer Maria en servant un bol de soupe. 

Sivaamsi, elle, aime bien quand il y a de gros morceaux de légumes dans la soupe.  

Au cours des deux services, ce sont entre 30 et 40 litres de soupe qui sont ainsi servis.   

 

 

Pour l’occasion, André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, et Isabelle Poulet, députée de Laporte, étaient sur place afin, eux aussi, de servir quelques bols aux élèves.

Tous ont dénoncé le fait qu’il était inacceptable au Québec que des enfants ne mangent pas à leur faim. Et tous ont salué l’initiative de la Tablée des Chefs. 

{{HTML|IMG|MEDIA|15307|375px|500px}}

La députée de Laporte, Isabelle Poulet, tend un bol de soupe à un élève sous les yeux des ministres Chantal Rouleau et André Lamontagne et de Jean-François Archambault, fondateur et directeur général de la Tablée des Chefs. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault) 

Tous les jours

Quand elle a entendu parler de ce programme, Isabelle Ross, directrice de l’établissement, a immédiatement entrepris les démarches pour être de l’aventure. 

Cette année, 20 écoles desservant 10 000 élèves participent à ce programme. La plupart font affaire avec ce service trois jours par semaine. Mais à Saint-Joseph, on sert la soupe tous les jours. «De nos 380 élèves, je dirais qu’il n’y en a qu’une vingtaine qui dînent à la maison, indique la directrice. Et tous n’ont pas une boite à lunch bien remplie.»

Mme Ross estime que les effets éconfortants et reconnus d’une bonne soupe vont au-delà du simple volet alimentaire. «Il y a une notion de partage et d’égalité dans la soupe. Quand les élèves font la file et que leur professeur est derrière eux à attendre son tour pour recevoir sa portion, tout le monde est sur le même pied.» 

Éviter le gaspillage

Pour Jonathan Varin, chargé de projet pour les Cuisines Solidaires, l’événement avait une saveur spéciale car il a fréquenté cette école quand il était enfant. 

«Nos soupes sont cuisinées à partir de légumes invendus ou déclassés mais toujours très sains. Elles ne contiennent pas de gluten ni aucune protéine animale», souligne-t-il.  

{{HTML|IMG|MEDIA|15310|375px|500px}}

Chargé de projet pour Cuisines Solidaires, Jonathan Varin était bien heureux de retrouver son école primaire pour le lancement officiel du programme. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

 

Et pour éviter le gaspillage, les élèves peuvent rapporter les surplus à la maison.

Tablée des Chefs

La Tablée fournit les contenants de 2,5 litres de soupe congelée, en assure la livraison et offre son soutien logistique. De son côté, l’école doit fournir un espace pour conserver les soupes préparées, les élèves ou le personnel scolaire pour le service et une personne ressource pour assurer la coordination du projet.   

Pour l’organisme, la recette du succès s’explique par le soutien bénévole de grandes organisations (Centre Bell, Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), etc.) qui mettent à sa disposition leur cuisine professionnelle et leurs ressources afin de produire ces 100 000 litres de soupe pour l’année scolaire 2023-2024. 

Au passage, ce sont 100 tonnes de légumes qui sont ainsi écupéés.  

«En nourrissant les écoliers, nous contribuons à mettre en place tous les outils pour favoriser le développement et l’apprentissage des jeunes», indique Jean-François Archambault, fondateur et directeur général de la Tablée des Chefs qui pilote ce programme.

Et M. Archambault voit loin : «Dans quatre ans, je souhaite servir un million de bols de soupe dans les écoles du Québec!»

Pour la prochaine année, on estime que 500 000 portions de soupe seront offertes.