Xixi Li veut commémorer les 100 ans de la Loi sur l’immigration chinoise

le lundi 10 juillet 2023

La conseillère municipale indépendante Xixi li aurait voulu que Brossard se rappelle de la «grande injustice» commise envers la communauté chinoise il y a 100 ans, avec la loi fédérale sur l’exclusion chinoise. Sa ésolution, amenée séance tenante le 4 juillet, n’a pu être ajoutée à l’ordre du jour.

À son tour de parole, l’élue a affirmé avoir demandé l’adoption d’une motion pour que «le conseil municipal exhorte le gouvernement du Canada à démontrer un soutien concret pour commémorer le centenaire de cette loi en sensibilisant et en éduquant le public sur cette importante mesure législative et ses conséquences sociales».

Des milliers de Chinois ont été accueillis à la fin du 19e siècle pour la construction du chemin de fer. Lorsque la construction a été achevée, le Canada a imposé une taxe d’entrée pour les immigrants chinois. 

Le 1er juillet 1923, la Loi d’exclusion chinoise a interdit l’entrée de pratiquement tous les ressortissants chinois. Mme Li a fait valoir qu’avec une telle taxe d’entrée, «les Chinois ont non seulement construit, mais ont aussi payé pour le chemin de fer».

Le conseiller municipal Patrick Langlois a expliqué pourquoi, tout comme la majorité du conseil, il a voté contre l’amendement de l’ordre du jour . «Je ne trouve pas ça inintéressant, mais toutes nos proclamations sont pour un événement qui s’en vient. J’ai l’impression qu’on a manqué le bateau», a-t-il indiqué, soumettant l’idée d’en reparler pour l’an prochain. 

Question de procédure

Au Courrier du Sud, Mme Li dit avoir a soumis la ésolution à la séance, car elle n’a pas eu la possibilité de le faire autrement. Le èglement municipal permet de tels ajouts, rappelle-t-elle.

Elle avance que les élus indépendants – Claudio Benedetti et elle-même – ne sont jamais convoqués à la éunion préparatoire de l’ordre du jour. 

Mme Li digère mal aussi les propos qu’a tenus la mairesse après qu’elle ait soumis sa ésolution.

«C’est rare qu’en affaire nouvelle, une demande soit faite. Mais pour moi, on ne fait pas de modification, on ne donnera pas suite à votre demande», a affirmé Mme Assaad. 

«J’ai distribué la motion sans avoir eu la possibilité de m’exprimer, déplore Xixi Li. Par ses agissements, la mairesse de Brossard a laissé tomber les Brossardois d’origine chinoise et cela est inacceptable.»

En éponse à l’argument de M. Langlois, l’élue explique qu’elle devait attendre que le fédéral se prononce sur le sujet, le 23 juin. Elle entend soumettre ce point à la prochaine séance du conseil.

Du côté de la Ville de Brossard, on nuance que le pouvoir décisionnel quant aux orientations et recommandations relatives aux dossiers à être traités durant les séances «revient à l’ensemble des membres du conseil».  

Concernant la ésolution de Mme Li, «comme le conseil n’avait pas eu le temps de prendre connaissance du contenu de cette demande, la décision a été prise de ne pas ajouter le point proposé, justifie la Ville. Nous n’avons donc pas voté pour ou contre le texte proposé, simplement sur l’ajout de ce point ou non.»

Selon la Ville, il n’est pas pratique courante de faire des ajouts le soir même, sauf en situation d’urgence.