Zone d’innovation : un « contresens », selon la Coalition Halte-Air Saint-Hubert 

le mercredi 24 janvier 2024

La Coalition Halte-Air Saint-Hubert a éservé un accueil peu chaleureux au dévoilement du Plan d’action de la zone d’innovation en aérospatiale, dévoilé par la mairesse de Longueuil Catherine Fournier le 19 janvier. Le regroupement remet notamment en doute la faisabilité de l’électrification des avions et craint les épercussions d’un «milieu de vie» au sein de la zone d’innovation. 

«Sombrant dans le greenwashing/écoblanchiment, la mairesse a proposé un plan qui est un contresens historique en matière de développement durable», accuse vertement la Coalition, qui qualifie de «lubie» le principe «d’éco-aviation» mis de l’avant par la mairesse. 

Rappelons que la demande de désignation officielle par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie de zone d’innovation en aérospatiale à Longueuil, de pair avec Saint-Laurent et Mirabel, ferait du secteur aéroportuaire de Longueuil un pôle québécois de la décarbonation de l’aviation. La zone permettrait une étroite collaboration entre les différents partenaires du secteur déjà en place, en plus d’en attirer de nouveaux. 

La Coalition soutient plutôt que l’électrification des transports n’est pas un objectif éalisable. Elle cite Karim Mokaddem, chef de l’électrification à Airbus qui, en 2022, a affirmé qu’électrifier complètement un avion comme l’A320 suppose d’y embarquer 200 tonnes de batteries cinq fois plus performantes qu’aujourd’hui : c’est un êve qui n’arrivera jamais».

Sur ce point, Longueuil soutient que la citation manque de contexte. Dans l’article en question, M. Mokaddem a ajouté : «En revanche, nous pouvons électrifier petit à petit certaines fonctions de l’avion, comme le taxi, ou faire un petit boost au moment du décollage, la clim, le dégivrage, toutes ces fonctions qui, aujourd’hui, utilisent le moteur.» 

D’autres inquiétudes

Elle soulève aussi l’enjeu de la difficulté de trouver l’électricité nécessaire pour faire fonctionner un avion électrique. 
La volonté de la Ville de créer un milieu de vie dans la zone d’innovation inquiète également la Coalition. «La mairesse ne semble pas avoir conscience des pollutions sonores et atmosphériques considérables à l’heure actuelle autour des pistes qui vont s’amplifier avec l’arrivée des avions de Porter Airlines à partir de 2025», se désole-t-on.

«Partout dans le monde, depuis une cinquantaine d’années, on éloigne les aéroports des villes, car on en connaît leur dangerosité en termes sanitaires», ajoute-t-on.

Sur le plan économique, le regroupement craint des hausses de taxes à venir, la Ville s’étant engagée à participer au financement des infrastructures qui amélioreraient la fluidité du secteur. 

«C’est donc à coût d’argent public des contribuables que l’on va refaire les routes, mentionne-t-on. Ces investissements, qui arriveront trop tard, ne pourront empêcher que le trafic routier soit infernal en raison de la venue de 4 millions de passagers prévus à l’aéroport (3 000 places de stationnements seront construites, on est loin de la mobilité durable, mais plutôt dans la culture du char!).» 

En éponse à cet argument, la Ville soutient plutot que les revenus de taxation potentiels seront supérieurs au coût de la mise à jour des infrastructures.